Du souffle dans ce que l’on fait.
Un enseignant demande à trois étudiants. «Que faites-vous ? »
Le premier lui dit « je travaille un cours»,
le second lui dit «je travaille un des cours de ma formation »,
le troisième lui répondit «c’est un des cours de ma formation qui contribue
peut-être aussi à m’interroger sur ma future profession, sur la société dans
laquelle je vis et sur celle que je voudrais contribuer à construire.
( conte proposé par l’auteur de ce site.)
Résister aux casseurs d’horizons !
On pourrait ajouter aux personnes rencontrées par le Petit Prince de Saint
Exupéry… un casseur d’horizons :
« Qu’est-ce que vous faites ? » demanda le Petit Prince,
« Dès que je vois des ailes qui poussent je les rogne, je les casse, je les coupe. »
« Vous aimez çà ? » demanda le Petit Prince d’un air effrayé,
« Oh oui j’aime çà, je n’en décolle plus ! » répondit le rogneur d’ailes.
« Moi, dit le Petit Prince, j’aime l’horizon. J’aime marcher doucement vers une
fontaine. »
(Conte proposé par l’auteur de ce site avec ce commentaire:
Ainsi la pente la plus forte c’est celle qui nous amène à ne pas marcher vers
des fontaines, c’est celle de la résignation devant les rapports de forces alors
que ceux-ci peuvent changer, alors qu’à chaque instant, le réel contient plus de
possibles que l’on ne croit. Manquer de souffle, être étouffé(e) par l’impératif
du réalisme, laisser la place à des sortes d’experts de rétrécissements
d’horizons, et finalement de ne pas être à la hauteur des défis.
Simone de Beauvoir écrivait: « Il est peu de vertus plus tristes que la
résignation. Elle transforme en fantasmes, en rêveries contingentes, des
projets qui s’étaient d’abord constitués comme volonté et comme liberté. »
Jean-Paul Sartre écrivait de même: »L’important n’est pas ce qu’on fait de
nous mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous. »)