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au trésor des souffles

Moyens viables

Les moyens d’un monde viable

Quels moyens pour un monde viable ?

 En exergue cinq citations remarquables, celles d’un anthropologue, d’un sociologue, d’un juriste, d’un philosophe, d’un penseur et praticien de la non-violence :

-«  Le péril majeur pour l’humanité ne provient pas d’un régime, d’un parti, d’un groupe ou d’une classe. Il provient de l’humanité elle-même dans son ensemble qui se révèle être sa pire ennemie et celle du reste de la création. C’est de cela qu’il faut la convaincre si nous voulons la sauver. » Claude Lévi-Strauss (L’Express va plus loin avec Claude Lévi-Strauss, 25-31 mars 1971.

 -« L’humanité entière est confrontée à un ensemble entremêlé de crises qui, à elles toutes,     constituent   la Grande Crise d’une humanité qui n’arrive pas à accéder à l’Humanité. » Edgar Morin(Le chemin de l’espérance, Stéphane Hessel , Edgar Morin, fayard, 2011.)

-« Passer de l’homme aux groupes familial, régional, national, international résulte d’une progression quantitative ; accéder à l’Humanité‚ suppose un saut qualitatif. Dès lors qu’il est franchi, elle doit, elle-même, jouir de droits faute de quoi les hommes perdraient les leurs. »  René Jean Dupuy (La clôture du système international. La cité terrestre, puf, 1989.)

-« Agis de telle sorte que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre. » Hans Jonas (Le principe responsabilité, une éthique pour la civilisation technologique, Cerf, 1979).

– «  On entend dire « les moyens, après tout, ne sont que des moyens ». Moi je vous dirai plutôt : « tout, en définitive, est dans les moyens. La fin vaut ce que valent les moyens. Il n’existe aucune cloison entre les deux catégories » (…) Votre grande erreur est de croire qu’il n’y a aucun rapport entre la fin et les moyens (…) Les moyens sont comme le grain et la fin comme l’arbre. Le rapport est aussi inéluctable entre la fin et les moyens qu’entre l’arbre et la semence. Ceux qui, au contraire, s’abaissent à employer n’importe quel moyen pour arracher une victoire ou qui se permettent d’exploiter d’autres peuples ou d’autres personnes plus faibles, ceux-là non seulement se dégradent eux-mêmes, mais aussi toute l’humanité. Qui pourrait donc se réjouir de voir l’homme ainsi bafoué ? » Mohandas  Gandhi, dans l’ouvrage posthume réunissant ses écrits  « Tous les hommes sont frères » (première parution en 1969, puis folio essais , Gallimard,1990. )

 

Avant-propos

 

 1-La  nature de ce texte

 

Ce texte  dans la forme veut être une contribution à des programmes qui se veulent ou sont souvent qualifiés de mobilisateurs. Ils viennent d’auteurs,  de citoyen(ne)s, d’associations, de partis politiques…

Ce texte sur le fond relève d’un projet de transformation radicale du système mondial dans lequel s’est embarquée et se trouve embarquée l’humanité. C’est  une utopie créatrice qui met en avant des moyens qui se veulent conformes aux fins proposées. Cette transformation  se situe  dans une analyse prospective en rupture profonde avec la société mondiale existante.

 

2-Pourquoi un texte de plus ?

 

Plus les catastrophes se multiplient plus ce type de texte voit le jour.

Depuis des siècles l’histoire des idées  a rayonné pour dénoncer partiellement ou globalement un monde présent et  penser partiellement ou globalement  un monde nouveau. (Voir par exemple par rapport à la responsabilité nos articles sur l’histoire philosophique  de la responsabilité morale).

Depuis 1945 d’immenses auteurs ont mis en cause le productivisme et  avancé des idées fortes pour le combattre. (Voir  dans ce second article sur les fondements d’un monde viable les développements  relatifs aux  limites des activités humaines). Parmi les plus grands les ouvrages d’Edgar Morin , en particulier « La  Voie. Pour l’avenir de l’humanité », Arthème Fayard, collection Pluriel,2011.)

Les plates- formes se sont multipliées de 1970 à 2020, parmi les plus importantes celle du Club de Rome de 1972, celle de la Fondation pour le progrès de l’homme de 1994…

 De très nombreuses initiatives ont donné des textes importants ainsi le Manifeste de l’eau et le contrat mondial de l’eau …

A un niveau sans comparaison beaucoup plus modeste ce texte voudrait avoir cinq  aspects qu’on est loin de toujours rencontrer :

Il se veut très global prenant en compte l’ensemble des activités humaines.

 Il se veut  précis prenant en compte  de nombreux moyens dans chaque activité humaine,

Il se veut prenant en compte la paix, domaine négligé  ou  partiellement traité dans beaucoup de plates-formes (l’auteur a eu la chance d’avoir beaucoup écrit et milité en ce domaine qui, pense-t-il, reste un des échecs les plus terribles de sa génération),

Il se veut prenant en compte l’humanité  laissée de côté ou traitée de façon partielle dans ces plates-formes (l’auteur a eu la chance de participer à l’écriture du projet de « Déclaration universelle des droits de l’humanité »projet envoyé par la France et qui dort depuis 2015 dans les cartons du Secrétariat général des Nations Unies).

Il se veut nouveau pour une partie des propositions jamais faites à ce jour,

l’essentiel restant cependant bien sûr le produit de pratiques alternatives innombrables et de textes d’auteurs anti productivistes.

 

 3-Le destin de ce  texte.

 

A minima  c’est une soupape   intellectuelle, une tempête sous le crâne  de son auteur, un texte qui passera presque  inaperçu et partira à la corbeille informatique.

 Entre les deux ce peut  être une contribution  par rapport à quelques points de débats publics ,  ou tel ou tel élément qui  germera  dans l’esprit de quelques personnes,

Au mieux,  une prise en compte par des citoyen(ne)s, des associations ou d’autres acteurs qui voudront s’en inspirer sur tel ou tel point, au mieux aussi la découverte de certains moyens pratiquement inconnus.

Le texte a quelque chose à la fois

qui peut être plus ou moins  porteur pour la pensée et l’action

 et quelque chose de complètement dérisoire par rapport à cette entreprise gigantesque qui consiste à soulever des montagnes.

 

4-Les sources de ce  texte

 

Comment faire une synthèse qui se voudrait globale, critique et créatrice ? A partir de trois séries de sources :

De multiples écrits de différents auteurs,   institutions , organisations, associations…

De multiples pratiques à tous les  niveaux géographiques, de très nombreuses alternatives vécues par des centaines de millions d’individus, d’organisations, de collectivités locales dans l’ensemble des domaines…

Enfin dans ce que j’ai écrit comme ouvrages et articles, dans ce que j’ai  vécu au sein de la vie associative et dans des interventions, colloques et discussions…

 

5-Un texte contemporain,  inspirateur  particulièrement remarquable.

 

 Il y a 26 ans avait vu le jour la « Plate-forme pour un monde responsable et solidaire », publiée par le Monde diplomatique d’avril 1994, qui est à la fois « un état des lieux des dysfonctionnements de la planète et une mise en avant de principes d’action pour garantir un avenir digne au genre humain », plate-forme portée par la Fondation pour le progrès de l’homme.

De nombreux textes l’avaient précédé et l’ont suivi, un des derniers en France est par exemple celui intitulé « Vers des jours heureux »  de Monique Chemillier-Gendreau  ( 28 avril 2020 sur Mediapart).

(auteur en particulier de  l’ouvrage lumineux « humanité et souverainetés » , éditions la découverte 1995.)

 

6-Nous pensons que le schéma général de développements déjà en route et de déclenchements nouveaux  des moyens pour un monde viable serait probablement le suivant :

 

–  DES  RESISTANCES ET DES PRATIQUES ALTERNATIVES DE PLUS EN PLUS NOMBREUSES   A » LA BASE », par des personnes, des associations, des mouvements, d’autres  acteurs , cela sous les pressions des catastrophes et  en résistances aux logiques productivistes humanicides et terricides,

–  DES DISCOURS ET  DES   REMISES EN CAUSE, D’IMPORTANCES TRES  VARIABLES ,  AUX « SOMMETS » des différents niveaux géographiques, sous les pressions des catastrophes  et de la base,

DES  FISSURES  « AU CŒUR » DES LOGIQUES DU  PRODUCTIVISME , celles des marchés financiers, du marché mondial, de la technoscience…sous les pressions et des catastrophes  et  de la base et du sommet ,

 PEUT-ETRE ,   AUSSI, L’ARRIVEE DE   » L’IMPROBABLE »  …