Il faudra bien mille ans
Pour que notre chair commune
Nos millions de ventres
Notre douleur béante
Nos révoltes et nos révolutions
Nos morts inutiles
Nos plans de lutte
Nos efforts d’un instant après l’autre
Notre patience et nos colères
Nos vies fugitives
–Je me lève et je te passe la flamme,
Je pleure de rage et d’espoir–
Il faudra bien mille ans pour que
Nos vies anneau après anneau
Nos vies maille après maille
Nos corps tissés ensemble
Arc boutés
Accouchent
Du soleil. »
(inédit, revue La Lettre, août 1981)
Marie Claude Betbeder
(Commentaire de l’auteur du site :
magnifique poème pour soutenir des luttes et leurs espoirs)