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III- D’un système international pour une large part anti écologique à une
communauté mondiale écologique.
Quels sont et seront les processus de décisions et de mises en oeuvre de ces
moyens ?
Elles demanderont très probablement quelques décennies (2020 à 2050 ou plus ?) que
nous considèrerons comme les dernières chances, cela avant une multiplication des
irréversibilités et des drames omniprésents.
D’autres pensent que tout est désormais joué, ce qui, on l’aura compris, n’est pas notre
façon de penser l’avenir et notre analyse de l’état du monde.
-Les niveaux géographiques
Ces réformes et ces remises en cause doivent avoir lieu dans l’ensemble des activités à tous les
niveaux géographiques.
Nous préciserons parfois le niveau de décision, d’autres fois existeront des incertitudes, enfin
d’ autres niveaux de décision apparaissent et apparaitront.
-Les propositions
Des propositions plus ou moins nombreuses peuvent disparaitre, on ne sait pas toujours s’il
s’agit d’une semence ou d’un élément qui ne voit pas le jour.
D’autres propositions apparaitront, nous les espérons nombreuses et porteuses.
-Le schéma général des fonctionnements
Nous pensons que le schéma général de développements déjà en route et de déclenchements
nouveaux des moyens pour un monde viable serait et sera probablement le suivant :

  • DES RESISTANCES ET DES PRATIQUES ALTERNATIVES DE PLUS EN PLUS NOMBREUSES A »
    LA BASE », par des personnes, des populations, des associations, des mouvements, d’autres acteurs , cela sous les pressions des catastrophes et en résistances aux logiques productivistes humanicides et terricides,
  • DES DISCOURS ET DES REMISES EN CAUSE, D’IMPORTANCES TRES VARIABLES , AUX
    « SOMMETS » des différents niveaux géographiques, sous les pressions des catastrophes et de la base, -DES FISSURES « AU COEUR » DES LOGIQUES DU PRODUCTIVISME , celles des marchés financiers, du marché mondial, de la technoscience…sous les pressions et des catastrophes et de la base et du sommet , PEUT-ETRE , AUSSI, L’ARRIVEE DE  » L’IMPROBABLE »( ?) …
    En exergue
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    Nous voulons dire combien ce domaine nous tient à coeur, en témoignent nos nombreux écrits (articles et ouvrages, ainsi par exemple sur le « Droit international de l’environnement » (dernière édition avec Hubert Delzangles et Catherine Le Bris, éditions Ellipses,4ème édition 2018), sur « Les catastrophes écologiques et le droit » (direction de l’ouvrage avec Michel Prieur et Julien Bétaille , éditions Bruylant, 2011),en témoignent aussi de nombreuses associations créées pour la protection de l’environnement..
    Comprendre et choisir une conception de l’écologie :
    Qui veut penser et mettre en oeuvre de tels moyens écologiques doit arriver à comprendre,
    arriver à accepter qu’il faut remettre en cause deux conceptions de l’écologie. Et en partager
    une troisième.
    -La première conception est la plus dure, elle prend de face l’écologie, elle la nie comme étant
    incompatible avec le marché.
    L’écologie est alors synonyme de « repoussoir » .On pense et on agit contre l’écologie, on la
    combat parce qu’elle représente un ensemble d’obstacles à la bonne marche des affaires. L’écologie est perçue comme un obstacle à la compétition qui ne peut s’entraver de telles règles.
    Ces théories et ces pratiques sont souvent celles des puissances du productivisme que sont les
    marchés financiers, des firmes multinationales et des complexes scientifico-industriels. Des
    hommes politiques courent derrière ces inconsciences et se mettent à plat ventre devant ces
    dominations.
    Dans cette perspective une partie des populations parle de l’écologie perçue comme « punitive», de règles liberticides.
    -La seconde conception se veut la plus compréhensive, elle prétend respecter l’écologie.Elle est en fait soit incohérente soit mensongère. On met de la peinture verte sur des logiques
    mortifères inchangées.
    L’écologie est alors synonyme « d’économie verte » permettant au système de se ressourcer et de dégager de nouveaux bénéfices, une écologie conçue comme étant « au coeur de la croissance. »
    L’économie verte c’est l’investissement dans les principales ressources et le capital naturel qui
    doivent devenir les moteurs de la croissance économique et des marchés mondiaux. Comme pour le développement durable on a compris que ce qui devait durer c’est le développement en marche, pour
    l’économie verte on a compris que ce qui doit durer c’est l’économie en marche.
    On parle de « croissance écologique », de « croissance verte », en fait on est toujours accro. à un
    système terricide et humanicide, Accro. par calcul ou par inconscience ou par l’impardonnable
    complicité de la peur de déranger. Or les remises en cause de la machine infernale de la débâcle écologique ne peuvent que déranger de multiples dominations et habitudes.
    On pourrait toujours se consoler en pensant « L’économie verte çà n’est pas suffisant mais c’est
    mieux que rien. »En soi cette pensée n’est pas fausse . Mais elle ne résiste pas à l’analyse si on la
    rapporte au productivisme..D’une part il n’y a probablement plus beaucoup de temps pour éviter les
    irréversibilités écologiques, d’autre part l’aggravation de la débâcle écologique appelle à la radicalité
    des remises en cause du système.
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    De la peinture verte si vous y tenez mais il faut ne pas se méprendre sur ses limites et sur son
    aspect communication , et surtout il faut aussi, aller beaucoup beaucoup beaucoup plus loin.
    -La troisième conception se veut la plus porteuse et la plus radicale. Elle veut aller jusqu’aux
    causes de la débâcle environnementale.
    L’écologie est alors synonyme d’ « un ensemble de remises en cause des mécanismes
    terricides et humanicides du système productiviste. » Ces moyens écologiques doivent être en
    liens avec des moyens justes, démocratiques et pacifiques.
    Consommer moins pour une partie des habitants de la planète, brûler moins d’énergie, économiser
    les ressources, développer les énergies renouvelables, produire et consommer autrement, se déplacer
    autrement, développer des technologies propres, recycler les déchets, organiser une fiscalité
    écologique re distributive et juste, fondée en particulier sur les écotaxes, créer des fonds
    internationaux (taxes sur les énergies polluantes, sur les transactions financières),remettre en cause
    des financements publics pour les énergies fossiles, étendre et protéger le patrimoine commun de
    l’humanité. Des auteurs, des citoyen(ne)s et des mouvements sont favorables à
    une« décroissance » fondée entre autres sur une remise en cause des surconsommations et sur une
    relocalisation des activités…
    Or l’urgence écologique est là, elle appelle des prises de conscience, des partages de contrainte, des règles générales et spécifiques. Ces règles sont vécues parfois comme liberticides, alors qu’elles sont synonymes de limites à organiser pour ne pas détruire encore plus. Des interdictions, des taxes peuvent être légitimes pour la protection de l’environnement.
    Il faut arriver à ce que l’écologie de combat ait ces deux dimensions, d’une part les incitations, lespréventions, d’autre part des interdictions, des sanctions.
    Une question clef doit accompagner cette panoplie de mesures : faire en sorte que le partage de ces responsabilités soit équitable et que les inégalités économiques et sociales soient prises en compte.
    Le productivisme ne peut pas être remis en cause …sans remises en cause, cela des plus petites aux plus grandes.
    Nous voulons ensuite souligner des moyens de protection de l’environnement selon des
    alternatives globales possibles.
    Le texte à ce jour le plus global et le plus remarquable est très certainement celui de la Fondation pour le progrès de l’homme intitulé « Bâtir ensemble l’avenir de la planète. Plate-forme pour un monde responsable et solidaire. »(Le Monde diplomatique, avril 1994.)
    Mais une énumération, plus spécifique à l’environnement, globale et plus récente d’ONG, nous
    l’avons trouvée, au milieu de nombreux textes, dans l’appel d’octobre 2013 ci-dessous. A notre
    connaissance c’est l’un des plus globaux, critiques et créateurs.
    Quatre vingt dix organisations dans le cadre d’Alternatiba, (en octobre 2013, à Bayonne), ont
    dressé une liste indicative d’alternatives écologiques et anti productivistes .Cet appel du 29 août 2013 s’intitule « Ensemble construisons un monde meilleur en relevant le défi climatique »:
    « Loin des fausses solutions-injustes dangereuses et inefficaces-prônées par certains (géo-ingénierie , OGM, agro-carburants, marchés carbone, mécanismes de compensation, nucléaire etc…),des milliers d’alternatives aux causes du changement climatique sont en effet mises en pratique tous les 4 jours par des millions d’individus, d’organisations, de collectivités locales dans les domaines les plus divers. »
    On casse ce que l’on disait ou pensait être des fatalités, on lance des laboratoires on imagine dessolutions , on ouvre ou on rejoint des chantiers :
    « Agriculture paysanne, consommation responsable, circuits courts, relocalisation de l’économie, partage du travail et des richesses, conversion sociale et écologique de la production, finance éthique, défense des biens communs(eau, terre, forêts),souveraineté alimentaire, solidarité et partage,
    réparation et recyclage, réduction des déchets, transports doux et mobilité soutenable, éco
    rénovation, lutte contre l’étalement urbain, lutte contre l’artificialisation des sols, aménagement du
    territoire soutenable, démarches de préservation du foncier agricole, défense de la biodiversité,
    sobriété et efficience énergétiques, énergies renouvelables, plans virage énergie climat, villes en
    transition, sensibilisation à l’environnement…etc. : les alternatives existent, elles ne demandent qu’à
    être renforcées, développées, multipliées ! »
    L’Appel se termine comme suit :
    « Nous pouvons ainsi continuer à changer concrètement les choses chacun chacune à notre niveau, et
    également renforcer la dynamique, la prise de conscience, le rapport de force permettant d’avancer
    vers les bonnes prises de décisions tant au niveau local qu’au niveau global. »
    Ainsi ces prises de consciences et ces pratiques tracent des chemins alternatifs qui se veulent
    porteurs de protection de l’environnement. Nous retrouverons dans les propositions qui
    suivent la plupart de ces chemins et beaucoup d’autres encore.
    Ainsi qui veut la protection de l’environnement doit penser et mettre en oeuvre des moyens
    écologiques :
    Supprimer enfin l’un des plus grands drames du monde, celui de l’absence d’accès à l’eau potable et
    à l’assainissement(A),
    Mettre en oeuvre des transitions énergétiques massives(B),
    Réduire et éliminer les modes de production, de consommation et de transport écologiquement non
    viables(C) ,
    Lutter contre l’effondrement de la biodiversité(D),
    Réparer les dégradations de régions dans le monde(E) ,
    Conclure de nouvelles conventions et s’emparer des principes de droit de l’environnement(F),
    Créer massivement des emplois écologiques et relocaliser des activités,(G)
    Créer et développer des moyens juridiques et des moyens généraux de protection,(H)
    Ralentir l’explosion démographique(I)…
    Plan général proposé :
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    Moyens écologiques : 8 séries de moyens numérotées de A à H qui représentent environ 250
    propositions
    A-Des programmes massifs d’accès à l’eau douce et à l’assainissement (difficile)
    B-Des transitions énergétiques rapides et massives (difficultés très grandes)
    C –Des remises en cause décisives d’activités polluantes (difficultés très grandes)
    D- Une protection radicale de la biodiversité et une agriculture écologique ( difficultés très
    grandes)
    E- Des réparations de régions gravement dégradées (difficultés très grandes)
    F-De nouvelles conventions et des principes opérationnels de droit de
    l’environnement (difficultés très grandes)
    G- Des moyens juridiques et des moyens généraux de protection à créer et à développer
    (difficile)
    H- Des créations massives d’emplois et une relocalisation d’activités (difficile)
    I-Un ralentissement déterminant de l’explosion démographique mondiale (difficile)
    A-Des programmes massifs d’accès à l’eau douce et à l’assainissement
    Nous envisagerons tour à tour
    La nécessité d’une information régulière et multiforme (médias, réseaux…) sur les situations
    dramatiques relatives à l’eau(1),
    Le fait que l’eau devra faire partie du patrimoine commun de l’humanité, son statut devra
    être exemplaire(2),
    Le « contrat mondial de l’eau » qui constituera une avancée vitale (3),
    Les luttes pour les économies de consommation dans l’agriculture(4),
    Les luttes des autres acteurs pour économiser l’eau(5),
    Les luttes contre les pollutions des eaux douces (6),
    L’eau virtuelle et les choix des biens de consommation(7).
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    1-Une information multiforme sur les situations dramatiques relatives à l’eau
    Rappelons six séries de données relatives à l’eau qui constituent l’un des plus grands drames
    et l’une des plus grandes menaces du monde, l’un des plus écoeurants aussi puisqu’on a les
    moyens de le résoudre et que les efforts entrepris restent scandaleusement insuffisants.
    Il faut absolument connaitre et faire connaitre ces situations dramatiques pour les dénoncer et
    les remettre en cause.
    Ces informations mises à jour relatives à ces six drames et les remises en cause qu’elles
    appellent seront massivement diffusées par les médias du monde entier.
    Ces informations doivent participer à ces prises de conscience et à ces remises en cause.
    -Le drame de la raréfaction des eaux douces
    La réserve mondiale d’eau disponible par habitant et par an en 1950 (2,5milliards d’habitants)
    était de 16.800m3, en 2005 (6,5milliards d’habitants) elle était de 7300m3, si tout continuait comme
    cela en 2025(8 milliards) elle serait de 4800m3.
    Les personnes en situation de stress hydrique (moins de 1700m3 par habitant et par an) en 2008
    étaient 1,5 milliard, en 2025 si rien ne change ce seraient 3 milliards sur 8 milliards d’habitants qui
    seraient touchés. Justice vous avez dit justice ? (Voir Bernard Drobenko, Le droit à l’eau : urgence
    humanitaire, éditions Johanet, 2ème édition, 2012.)
    -Le drame de l’absence d’accès à l’eau potable
    -Le drame du nombre de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable est de 2,4 milliards de
    personnes (le rapport de l’OMS de mai 2013 l’a donc réévalué à la hausse).
    Un des spécialistes de l’eau (Gérard Payen, De l’eau pour tous, éditions Armand Colin, 2013)
    affirme que 3,6 milliards de personnes consomment de l’eau qui « n’est pas sûre » et 1,8 milliard
    de personnes consomment chaque jour « une eau dangereuse. »
    Chaque minute sept personnes meurent de maladies liées à l’eau insalubre, 10.080 chaque jour.
    Quelques 2,1 milliards de personnes, soit 30 % de la population mondiale, n’ont toujours pas
    accès à des services d’alimentation domestique en eau potable et 4,4 milliards, soit 60 %, ne
    disposent pas de services d’assainissement gérés en toute sécurité, d’après un nouveau rapport
    commun de l’Organisation mondiale de la santé (12 juillet 2017.)
    On rappellera ce constat fait en particulier par l’UNICEF en 2017
    « 1,1 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable. 2,6 milliards de personnes (1 tiers des
    habitants de la planète) ne disposent d’aucune installation sanitaire. 7 millions de personnes dont au
    moins 2 millions d’enfants de moins de 5 ans meurent chaque année de maladies liées à l’eau. Plus
    de 1,6 millions d’enfants de moins de 5 ans meurent chaque année de maladies liées à l’eau polluée.
    Des millions d’enfants souffrent de parasitoses, associées à la malnutrition et l’anémie. 118,9
    millions d’enfants de moins de 15 ans souffrent de bilharziose, une grave maladie qui atteint le foi et
    les intestins. »
    -Le drame de l’absence de toilettes
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    En 2012 le 19 novembre (journée internationale des toilettes) il a été confirmé que 2,4 milliards de
    personnes (40% de la population mondiale) n’ont pas de toilettes ou ont des toilettes insalubres.
    Ce droit à l’assainissement est capital, son absence d’effectivité provoque de multiples infections et
    entraine la mort de 7500 personnes par jour, dont 5000 enfants, et de 3,6 millions de décès chaque
    année, c’est un drame mondial sanitaire et environnemental.
  • Le drame des inégalités dans la consommation
    Selon l’UNICEF« La consommation quotidienne en eau par habitant dans les zones résidentielles
    s’élève à 600 litres en Amérique du Nord et au Japon, entre 250 et 350 litres en Europe, elle est de
    10 à 20 litres en Afrique subsaharienne. La moyenne mondiale de consommation d’eau par an est de
    600m3 par habitant, soit 137 litres par jour. Au cours des 100 dernières années, la population
    mondiale a triplé alors que la consommation d’eau pour l’utilisation humaine a été multipliée par 6.
    En 2018 la pénurie d’eau affectait 250 millions de personnes dans 26 pays pour un volume annuel
    de 1 000m3 par personne. »
    -Les drames de la dégradation des eaux douces.
    L’énumération indicative des manifestations de cette dégradation est impressionnante :
    absence d’accès à l’eau potable, absence d’assainissement, inondations, problèmes de quantité de
    réserves d’eau produisant des situations de stress hydrique et de pénuries d’eau, sécheresses de plus
    en plus terribles, jamais vues auparavant, dans des lieux de plus en plus nombreux de la planète,
    atteintes à la qualité de cours d’eau et de nappes phréatiques à partir de pollutions agricoles,
    industrielles, domestiques, assèchements et empoisonnements de nappes phréatiques, pollutions
    radioactives, effets écologiques de certains barrages et de modifications de tracés de cours d’eau…
    -Les tensions et les conflits relatifs à l’eau.
    L’explosion démographique, les compétitions économiques et le réchauffement climatique
    contribuent à créer ou aggraver tensions et conflits. Depuis cinquante ans une quarantaine de
    conflits ont éclaté. Fleuves traversant plusieurs pays, nappes phréatiques communes, ruée des pays
    développés vers des terres du Sud, demandes croissantes en eau du Sahel, du Moyen Orient, de
    l’Asie du Sud : problèmes, drames et menaces se multiplient et se multiplieront si les remises en
    cause vitales ne voient pas le jour.
    La prévention des conflits, ou même des guerres de l’eau, doit se développer par des accords de
    cours d’eau, la « diplomatie de l’eau » imaginative doit être omniprésente.
    Ainsi des moyens écologiques, pacifiques, justes et démocratiques sont donc vitaux par rapport à
    l’eau.
    2-L’eau doit faire partie du patrimoine commun de l’humanité, son statut sera exemplaire
  • Une convention internationale, applicable par toutes les législations nationales, qualifie l’eau
    de ressource vitale et de patrimoine commun de l’humanité avec tous les effets qui s’y
    rattachent.
    -L’eau est protégée pour les générations présentes, pour les générations futures et pour
    l’ensemble du vivant.
    -L’eau ne peut faire l’objet d’une marchandisation.
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    -Le droit à l’eau et à l’assainissement est inaliénable pour toute personne et toute communauté
    humaine sans discrimination.
  • La création et le développement d’infrastructures d’accès à l’eau potable et à l’assainissement
    sont déclarées « urgences prioritaires mondiales. »
    -Un fonds mondial spécifique est créé pour mettre en oeuvre ces infrastructures .Il est géré par
    un organe spécifique d’un représentant par Etat avec une voix chacun.
    Ce fonds est constitué par les nouvelles ressources issues du « désarmement du pouvoir
    financier. »(Voir la proposition au tout début de la liste des « moyens démocratiques. »)
    Dans l’immédiat un mois (150 milliards de dollars) de dépenses militaires mondiales (30 jours
    multipliés par cinq milliards de dollars), est consacré à ce fonds alimenté chaque année
    jusqu’à la résolution de ces drames.
    Ce financement est proportionnel aux dépenses militaires de chaque pays.
    3-Le « contrat mondial de l’eau » constituera une avancée vitale
    -L’idée d’un « contrat mondial de l’eau » avait été lancée en 1998 par deux ONG et de nombreuses
    personnalités. Elle témoigne d’un courant important en faveur de cette initiative capitale.
    -Le contrat mondial de l’eau reposera sur des ressources financières nationales prioritaires et
    principalement sur des ressources mondiales prioritaires , nouvelles, massives.
  • L’effectivité du droit à l’eau potable et l’effectivité du droit à l’assainissement font l’objet d’un
    contrat mondial fondé sur une gestion démocratique, solidaire, intégrée et durable de l’eau.
    -Ce contrat est mis en oeuvre à tous les niveaux géographiques, du local à l’international. Les
    communautés locales y jouent un rôle essentiel.
    -Tout être humain doit disposer d’au moins 20 litres d’eau potable par jour, gratuits pour les
    personnes les plus pauvres.(proposition du PNUD).
    -Pour lutter contre le gaspillage et la réduction des inégalités devrait être instauré un tarif
    progressif de l’eau avec une gratuité de la consommation de base puis un prix augmentant
    pour les sur-consommations .
    4-Les luttes pour les économies de consommation dans l’agriculture
  • Existe la consommation directe d’eau pour un usage domestique, industriel et surtout agricole.
    L’agriculture représente 70% de la consommation mondiale d’eau. D’où l’un des intérêts de la
    remise en cause massive de l’agriculture productiviste par d’autres agricultures.
  • L’irrigation de l’agriculture intensive doit être remise en cause par l’arrivée d’autres types
    d’agricultures écologiques.
    -On remédiera aux fuites d’eau et aux pertes par évaporation de façon programmée et
    soutenue financièrement .
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    5-Les luttes des autres acteurs pour économiser l’eau
    -Les particuliers et les collectivités doivent réduire leurs consommations dans les pays qui se
    situent au dessus de 100 litres par personne et par jour. Ces réductions sont, nationalement et
    mondialement, programmées et contrôlées.
    Ces 100 litres pourraient être un critère, mais cela sous réserve de le penser véritablement
    en termes de légitimité, de légalité, d’effets (sanitaires, sociaux, environnementaux) et en
    termes ensuite de mise en oeuvre.
    -Il faut cesser de penser l’eau comme une ressource illimitée, donc limiter notre
    consommation. Tous les usagers sont concernés (particuliers, industries, agricultures).
    -Les luttes pour les économies de consommation, contre les gaspillages d’eau et contre les
    pollutions d’eau, sont planifiées et contrôlées.
    -L’éducation à l’environnement doit insister en particulier sur l’eau, source de vie à protéger.
    -Les industries comme les particuliers doivent privilégier des technologies moins
    consommatrices d’eau.
    -Sont programmées les détections, les réparations des fuites d’eau. Sont programmés les
    remplacements de canalisations.
    -Des politiques d’économie de la consommation sont mises en oeuvre, en particulier des luttes
    contre les gaspillages.
    -La récupération des eaux de pluie doit faire l’objet d’une aide technologique publique.
    -La préservation des milieux humides fait l’objet de dispositions particulièrement contrôlées .
    -Les obstacles au cycle naturel de l’eau ( bétonnage…) sont évités , les habitations en zone
    inondables sont interdites.
    -Des politiques d’organisation et de création de barrages ( dans le monde 50.000 de plus de 15
    mètres, 800.000 moins importants) doivent être pensées particulièrement en termes d’impacts
    environnementaux.
    -Des moyens techniques de développement des réserves d’eau sont pensés eux aussi en termes
    d’impacts environnementaux pour éviter tout dommage : sondages des eaux souterraines,
    ravitaillement par cargos, transferts d’eau au niveau régional, dessalement de l’eau de mer, tuyaux
    flexibles posés au fond des océans, transports d’icebergs, réutilisation des eaux de pluie…Les effets
    collatéraux seront décisifs à prendre en compte à partir d’études d’impacts, ils pourront remettre en
    cause une opération particulière ou tout un type d’opération.
    6-Les luttes contre les pollutions des eaux douces
    -Le droit des luttes contre les pollutions des eaux douces est créé ou développé dans l’ensemble des
    pays : législations protectrices de l’environnement relatives aux eaux usées, aux ordures
    domestiques, aux pesticides, aux déchets industriels, aux déchets radioactifs…On retrouvera ici aussi
    de nouvelles conventions internationales nécessaires.
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    -Cette même irrigation de l’agriculture doit remédier aux pollutions par pesticides et nitrates des
    eaux de surface et des nappes phréatiques.
    -Les aquifères souterrains partagés entre deux Etats ou plus doivent faire l’objet d’accords
    fondés sur une gestion durable et équitable de l’eau, une lutte contre la pollution , la protection des
    zones critiques et les échanges de données scientifiques.
  • Pour ce qui concerne les rivières et les fleuves dans les pays développés les eaux usées sont
    traitées et assainies via les stations d’épuration évacuées après traitement . Il s’agit donc, lorsque çà
    n’est pas le cas dans ces pays et dans les autres pays de créer et d’étendre ces systèmes.
  • Dans certains pays émergents et dans beaucoup de pays du Sud la population des villes explose et
    les eaux usées sont souvent rejetées directement dans les rivières provoquant des maladies et
    endommageant l’environnement. On installe parfois des filets aux sorties des égouts.
    -Il faut donc créer un fonds international spécifique pour construire des usines de traitement
    des eaux usées. En toute transparence, de façon programmée et contrôlée, Il distribuera les
    fonds directement aux Etats, aux régions et aux villes.
    7-L’eau virtuelle et les choix des biens de consommation
  • Existe aussi le concept d’eau virtuelle c’est-à-dire la quantité d’eau pour fabriquer un bien de
    consommation. Le cinquième de l’eau consommée est ainsi de l’eau virtuelle pour produits
    agricoles et industriels. Il faut donc contrôler massivement ce type de consommation.
  • On a pu mesurer par exemple que pour boire une tasse de café aux Pays-Bas, il faut 140 litres d’eau
    en comptant tous les stades de la production du café, ainsi pour cultiver, récolter, torréfier,
    transformer, emballer et transporter les grains de café. Il faut 16 000 litres pour un kilo de boeuf, ou
    encore 1000 litres d’eau pour un litre de lait, pour un oeuf 135 litres d’eau, pour un 1 tee-shirt en
    coton 2 000 litres d’eau…chiffres qui peuvent varier selon les processus de production et de
    distribution.
  • Les consommations d’eau virtuelle sont donc complémentaires des empreintes écologiques.
    Production et consommation productivistes sont ici aussi en cause. Les rôles des consommateurs
    et des associations qui le représentent sont essentiels dans les informations en particulier sur
    les biens et dans les publicités. Ces associations seront désormais vigoureusement soutenues
    financièrement à tous les niveaux géographiques .
    -Des choix préférentiels collectifs et personnels de biens de consommation tiendront compte de
    ce critère de l’eau virtuelle. Ces choix pourront aller jusqu’à la remise en cause de la production
    d’un bien écologiquement insoutenable.
    -Un des choix qui se pose est celui de la consommation de viande.
    Les raisons de commencer ou de continuer à diminuer fortement cette consommation ou les
    raisons de la supprimer (autre choix alimentaire radical) sont, entre autre autres, écologiques.
    En Amazonie la déforestation sert surtout à mettre des pâturages à la place des arbres. Derrière les
    feux de l’Amazonie il y a « l’appétit mondial » pour le boeuf et on doit donc aussi tenir compte du
    nombre de litres d’eau pour faire un kilo de boeuf, ce qui en appelle à limiter ces consommations.
    B-Des transitions énergétiques rapides et massives
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    Certains le savent depuis les années 1950, d’autres le découvrent peu à peu, d’autres ne veulent pas
    le savoir, d’autres enfin espèrent faire partie de ces générations qui en profiteront encore : une
    croissance infinie dans un monde fini est une équation impossible.
    Une vérité saute aux yeux pourvu qu’on les ouvre : il faut consacrer et organiser les limites de la
    croissance, et certains de souligner la nécessité impérieuse de sociétés post croissance ou plus
    radicalement de société de la décroissance.
    Partons d’un tableau global des moyens pour lutter contre le réchauffement(1),
    pour reprendre ensuite des propositions spécifiques relatives
    aux énergies renouvelables massives(2),
    aux économies massives de consommation énergétique(3),
    à une sortie rapide et massive du nucléaire (4).
    1-Un tableau global des moyens de lutte contre le réchauffement climatique
    Qu’en est-il des moyens pour lutter contre le réchauffement ?
    -Pour freiner le réchauffement climatique il est vital , nous disent les scientifiques, de diviser
    au moins par quatre d’ici 2050 les émissions de gaz à effet de serre.
    -Cette réduction massive est indissociable d’une réduction massive des inégalités dans chaque
    pays et entre les pays. L’empreinte écologique d’un européen moyen est cinq fois supérieure à celle
    d’un africain, celle d’un habitant des Etats-Unis… dix fois supérieure. Elle en appelle donc à un
    changement des productions, des consommations, des transports, à travers une sobriété radicale qui
    doit toucher d’abord les plus privilégiés.
    En amont :
    -Consommer moins pour une partie des habitants de la planète, brûler moins d’énergie,
    économiser les ressources, développer les énergies renouvelables produire et consommer
    autrement, se déplacer autrement, développer massivement des technologies propres, recycler
    les déchets, organiser une fiscalité écologique re distributive et juste, fondée surtout sur les
    écotaxes, créer des fonds internationaux (taxes sur les énergies polluantes, sur les transactions
    financières),remettre en cause des financements publics pour les énergies fossiles, étendre et
    protéger le patrimoine commun de l’humanité.
    -Des auteurs, des citoyen(ne)s et des mouvements sont favorables à une« décroissance »
    fondée entre autres sur une remise en cause des surconsommations et sur une relocalisation
    des activités…(voir Jean-Jacques Gouguet, Développement durable et décroissance, deux
    paradigmes incommensurables, in Mélanges en l’honneur de M. Prieur, 2007, Dalloz.)
    12
    -Cette réduction massive est inséparable d’une remise en cause de l’accumulation de
    « productions d’objets et de services souvent inutiles, socialement nuisibles et destructeurs de
    ressources naturelles(…).Véhiculé par des medias et une grande partie de la publicité, « le culte de
    l’argent-roi et du star system hypnotisent une grande partie de la population , accro à la promesse du
    bonheur par la possession. »(Voir le remarquable « Petit manuel de la transition », éditions Les liens
    qui libèrent, ATTAC, 2016)
  • En amont toujours un moyen essentiel : les énergies renouvelables devraient devenir
    financièrement de moins en moins chères dans la mesure aussi où les énergies fossiles verront
    leurs subventions être complètement remises en cause.
  • Une véritable politique de l’Union européenne dans la lutte contre le réchauffement climatique
    consiste à appliquer les objectifs contraignants suivants dans les dix ans qui viennent(2020-2030) :
    réduction des émissions de gaz à effet de serre de – 55% en 2030 par rapport aux niveaux de
    1990,une part des énergies renouvelables de 45% de la consommation d’énergie en 2030,une baisse
    de la consommation d’au moins 30% d’ici 2030.
    -De même une remise en cause des subventions et des investissements accordés aux énergies
    fossiles.
    -D’une façon générale on doit absolument laisser dans le sol au moins 80% des réserves en
    ressources fossiles qui sont actuellement connues.
    -Pourrait être porteuse aussi la création d’une taxe carbone aux frontières de l’Union
    européenne…
    En aval :
    Ce sont des moyens essentiels qui deviennent vitaux si les luttes en amont globalement
    échouent. A leur tour ces moyens devront être massifs et anticipés bien à l’avance…
    -Une assistance écologique doit voir le jour ici et se développer là. Elle sera rapide, multiforme,
    massive, organisée à tous les niveaux géographiques .Une Conférence internationale spécifique
    est urgente. Une convention est nécessaire. Cette assistance écologique deviendra de plus en
    plus vitale.(Voir les articles écrits sur ce blog relatifs à cette « assistance écologique ».)
    -Des droits doivent être attribués aux déplacés environnementaux. ( Voir par exemple la
    présentation du projet de convention relative au statut international des déplacés
    environnementaux, Jean-Pierre Marguénaud, Julien Bétaille, Jean-Marc Lavieille, revue
    européenne de droit de l’environnement, REDE n°4, 2008.). Ce projet a été élaboré par des
    membres des équipes du CRIDEAU, du Centre de recherche sur les droits de la personne de la
    Faculté de droit de Limoges, et de l’ONG qu’est le CIDCE , présidée par Michel Prieur. (Voir site
    du CIDCE. )
    -Des aides financières pour l’adaptation des pays du Sud. Cette aide, dérisoire à ce jour malgré
    l’Accord de Paris de 2015 sur le climat, ne s’attaque pas aux causes mais aux effets du
    réchauffement.
    Elle est cependant absolument nécessaire, demain elle devra prendre une importance
    gigantesque, le seul exemple, parmi beaucoup d’autres, du financement des digues à consolider et à
    créer, va devenir criant d’année en année. D’autres exemples de ce type vont être très nombreux.
    13
    -En ce qui concerne les changements climatiques une possibilité commence à être mise en
    pratique depuis quelques années , celle de recours juridiques contre les carences des Etats
    pour non respect de leurs obligations relatives aux traités internationaux et régionaux de luttes
    contre le réchauffement. Ces recours pourront s’exercer devant des juridictions internationales,
    régionales et nationales. Ce sont des Etats, des ONG, des citoyens qui les exerceront selon les
    procédures prévues. Ces recours seront administratifs, civils et pénaux. Les retombées pourront être
    variables, dérisoires parfois, importantes d’autres fois. Ce ne sera pas un remède miracle, il n’y en a
    pas. Ce seront au mieux des remises en cause pouvant être porteuses, insuffisantes mais nécessaires.
    -La création d’une Cour internationale climatique permettrait de sanctionner la violation des
    normes d’émission de gaz à effet de serre .Elle pourrait être saisie par les Etats et les ONG.
    -Enfin que penser d’une série de moyens particuliers gigantesques : des projets de géo ingénierie?
    Quels moyens? Par exemple la séquestration de gaz à effet de serre, des ballons de souffre, un
    miroir géant dans l’espace…, tout cela pour « mettre la Terre à l’ombre ».
    Qu’en penser? Ne faut-il pas déterminer de multiples et draconiennes conditions :
    -Que tous les projets soient démocratiques (décidés par l’ensemble des Etats), justes (à destination
    de tous les peuples du monde), pacifiques (que ces recherches ne soient pas utilisées à des fins
    militaires) et écologiques (une absence d’effets collatéraux importants à court moyen et long
    termes).
    -Que ces projets ne désengagent en aucune façon financièrement et ne déresponsabilisent pas
    politiquement des politiques de réduction des gaz à effet de serre, c’est-à-dire qu’ils ne soient pas
    conçus comme « le » remède miracle de la techno science et que les sommes consacrées ne soient en
    aucune façon prises sur des crédits contre le réchauffement climatique. Ces conditions ne doivent à
    aucun prix être mises de côté. Ce risque du désengagement sera mortel s’il est mis de côté.
    -Des projets de géo ingénierie sont en route, comment faire en sorte, qu’ils ne soient pas
    productivistes et scientistes ?
    Une fois de plus le droit risque d’arriver trop tard, ne pourrait-il pas consacrer ces conditions
    draconiennes dans une convention internationale ?
    Ou bien, plus modestement, déterminer et consacrer ces conditions pour un projet, par
    exemple la séquestration des gaz à effet de serre?
    Après ce tableau général reprenons les séries de propositions essentielles.
    2-Des énergies renouvelables massives
    Il est vital de recourir aux énergies renouvelables qui n’émettent pas ou très peu de gaz à effet de
    serre. Elles sont de quatre types :
  • L’éolien, sur terre, en mer, et en montagne.
    -Le solaire c’est-à-dire l’énergie solaire thermique et l’énergie photovoltaïque.
    14
    -L’hydraulique autrement dit les barrages hydroélectriques des rivières et des fleuves, mais aussi
    l’énergie formée par le mouvement des vagues et des marées, ainsi que l’énergie hydrolienne formée
    par les courants sous-marins ,sans oublier l’énergie thermique des mers produite par les différences
    de température et aussi l’ énergie osmotique au voisinage des estuaires qui se sert de la différence de
    concentration entre l’eau douce et l’eau salée.
    -La biomasse qui est l’ensemble des sources énergétiques provenant de la matière organique. Cette
    énergie permet de dégager de la chaleur par la combustion du bois, de végétaux, de déchets
    agricoles, d’ordures ménagères organiques. En ce qui concerne le bois il s’agit du bois de chauffage,
    des pellets, des granulés , des bûches calorifiques. Le bilan carbone du bois est quasiment neutre
    si certaines conditions sont respectées. Ainsi que le précise Greenpeace « conditions de récolte
    d’origine locale, usage multiple du bois, préservation de la biodiversité et du volume de la biomasse,
    protection des forêts primaires et des écosystèmes fragiles, conditions d’utilisation pour produire de
    l’énergie avec un foyer fermé, une chaudière efficace, un réseau de chaleur.»
    -La géothermie a pour source l’énergie contenue dans le sol laquelle est convertie en chaleur, elle
    émet en moyenne dix à vingt fois moins de CO2 que les énergies fossiles, c’est-à-dire le gaz, le
    charbon, le pétrole.
    -De plus en plus de citoyens, de chercheurs , d’associations , d’organisations, quelquefois d’ Etats,
    insistent sur le fait que, comme l’écrit Greenpeace, « les énergies renouvelables sont
    écologiquement indispensables, techniquement possibles et économiquement rentables. »
    L’organisation écologiste écrit « Les énergies renouvelables sont donc des énergies très faiblement
    émettrices de GES. Comme le nucléaire, diront certains. Mais à la différence du nucléaire, elles sont
    inépuisables, ne produisent que très peu de déchets et le risque de catastrophe est
    incomparable. Elles ne mettent pas en danger l’environnement et la santé humaine. Par ailleurs,
    aujourd’hui les énergies renouvelables les plus compétitives telles que les parcs éoliens ou les
    grandes centrales solaires produisent une électricité moins chère que le nucléaire. Les énergies
    renouvelables permettent en plus de produire de façon plus décentralisée, parfois au plus petit
    niveau, celui de l’habitation, et directement du producteur au consommateur. Cela évite les pertes
    dues aux transports d’énergie, contrairement au système actuel, fortement centralisé, qui manque de
    souplesse et entraîne de considérables pertes d’énergie et d’argent. Les énergies renouvelables sont
    pratiquement inépuisables et accessibles partout. »
    « À l’heure actuelle en France, écrit toujours Greenpeace, le recours à la biomasse et l’énergie
    hydraulique fournissent une très grande partie de l’énergie d’origine renouvelable. Il est possible de
    faire plus et mieux avec l’ensemble des technologies renouvelables disponibles et une meilleure
    efficacité technologique. La France possède le deuxième potentiel éolien d’Europe et le
    cinquième en matière d’énergie solaire. La ressource française en bois et le potentiel géothermique
    sont importants. Si nous nous donnons les moyens financiers et administratifs de développer les
    énergies renouvelables, elles peuvent produire 100 % de notre énergie d’ici à 2050. »
    -Donc si nous voulons éviter l’explosion de situations infernales, c’est-à-dire en rester à 2°C
    d’augmentation moyenne de la température de la planète, nous devons réduire au niveau mondial
    massivement notre empreinte carbone de – 80% d’ici 2050.Il est complètement faux de penser à
    une transition tranquille s’étalant sur des siècles, c’est une révolution gigantesque bouleversant
    l’ensemble des modes de vie, elle doit être la plus rapide et massive possible, la survie du vivant
    est en jeu.
    -Une convention internationale de promotion massive des énergies renouvelables doit être
    conclue. Elle simplifie l’ensemble des procédures administratives . Elle organise des formations
    pour concevoir et mettre en oeuvre ces énergies. Elle dégage des moyens financiers massifs accordés
    15
    directement aux collectivités locales, aux entreprises et aux particuliers. Elle crée de très nombreux
    emplois dans ces domaines.
    -Les aides des Etats et des banques aux entreprises dans les domaines des énergies fossiles sont
    désormais interdites.
    -Certains proposent même qu’il soit interdit aux entreprises de verser des dividendes aux
    investisseurs(actionnaires…) tant qu’elles ne respectent pas les politiques de réduction des
    émissions de gaz à effet de serre.
    -Des ONG saisissent des tribunaux pour qu’ils ordonnent à des gouvernements de revoir à la
    hausse leurs politiques de réduction de gaz à effet de serre afin de tenir leurs engagements nationaux
    et internationaux.
    3-Des économies massives de consommation énergétique
  • Chaque Etat élabore un plan d’économies de consommation énergétique.
    -Chaque ville, petite, moyenne ou grande, organise un plan de rénovation énergétique des
    bâtiments publics et privés.
    -Les publicités poussant aux émissions de CO2 sont remises en cause.
    -Les publicités de nuit porteuses de consommation d’électricité sont remises en cause en tout ou
    partie selon les cas.
    -Les circuits courts des personnes, des biens produits et des biens consommés sont privilégiés.
    -La durée de vie des produits est augmentée et contrôlée. L ‘obsolescence programmée est
    remise en cause.
    -Le secteur de la réparation et le secteur de réemplois solidaires ( retoucheries etc…) doivent
    être soutenus financièrement.
    -La ville durable doit faire l’objet d’un étalement repensé, d’une consommation énergétique a
    minima, de transports non polluants, de bâtiments à basse consommation, d’une valorisation des
    déchets ((biogaz…), d’un recyclage des eaux, d’une végétalisation importante des bâtiments
    publics et privés…
  • Sont privilégiés les créations et le développement de villes moyennes, d’ éco quartiers, de villes
    et villages écologiques radicaux.
  • L’empreinte écologique d’internet par les « data centers », usines de stockage alimentant en
    électricité internet , doit absolument diminuer. Internet serait l’équivalent du 5ème consommateur
    mondial d’énergie. Ces usines productrices d’énergie devront être alimentées par des énergies
    renouvelables. Doivent participer à cette remise en cause les Etats et les internautes renvoyés
    à leurs responsabilités.
    -Doivent principalement participer à cette remise en cause « les géants d’internet. » Cette
    quinzaine d’entreprises aux capitaux énormes règnent sur le numérique avec des milliards
    d’utilisateurs. Autrement dit les GAFA(M) c’est-à-dire Google, Apple, Facebook, Amazon,
    Microsoft, les NATU c’est-à-dire Netflix, Airbnb, Testa, Uber et les BATX, c’est-à-dire Baidu,
    16
    Alibaba,Tencent, Xiaomi. On retrouve derrière GAFAM et NATU d’autres entreprises importantes
    telles que Twitter, Linkedln, Yahoo.
    4-Une sortie rapide et massive du nucléaire
    -Dans tous les Etats dotés de centrales nucléaires seront mis en oeuvre des plans de sortie rapide
    du nucléaire.
    -Tous les projets de centrales nucléaires sur notre planète seront annulés.
    -Les reconversions de ces emplois se feront en priorité dans le démantèlement des circuits
    nucléaires .
    -Contrairement aux plans dérisoires existants, de puissants plans de secours sont organisés
    pour faire face aux accidents nucléaires. Ils sont immédiatement opérationnels , mondialement et
    nationalement. Des crédits spécifiques leur sont accordés en particulier en personnels et en
    matériels de soins aux victimes.
  • Tous les enfouissements irréversibles de déchets radioactifs sont interdits comme constitutifs
    de crimes contre les générations futures.
    -Cette sortie rapide du nucléaire civil s’accompagne d’une sortie du nucléaire militaire. Les Etats
    dotés d’armes nucléaires signeront et ratifieront le traité d’interdiction.
    -Toutes les régions et tous les sites, civils et militaires, dégradés par le nucléaire font, autant que
    faire se peut, l’objet de restaurations et de réparations.
    C –Des remises en cause radicales d’activités polluantes
    Trois domaines majeurs sont sources de pollutions(1),
    ils en appellent entre autres à des remises en cause des transports écologiquement non
    viables(2),
    et à des remises en cause de nombreuses et dangereuses activités polluantes(3).
    1-Des moyens liés à des politiques de réductions et de suppressions dans trois domaines
    majeurs
    -Sont mises en oeuvre les réductions et les suppressions des modes de production
    écologiquement non viables.
    -Sont mises en oeuvre les réductions et les suppressions des modes de consommation
    écologiquement non viables.
    17
    -Sont mises en oeuvre les réductions et les suppressions des modes de transport écologiquement
    non viables.
    2- Des remises en cause des transports écologiquement non viables
    -Favoriser les mobilités écologiques et limiter les transports polluants , ce qui signifie entre autres
    une lutte contre l’étalement urbain, et pour un aménagement du territoire soutenable.
    -On doit s’orienter vers la réduction importante du transport routier des marchandises au
    profit du ferroviaire et celle aussi du transport aérien des passagers et des marchandises.
    -On doit orienter l’ensemble du transport terrestre international, passagers comme
    marchandises, vers le ferroviaire.
  • Le recours à la voiture individuelle crée une congestion des villes et aggrave la pollution
    atmosphérique. La circulation automobile sera donc de plus en plus règlementée pour la rendre
    plus difficile (pastilles vertes obligatoires, circulation alternée …)
    -La suppression de voies motorisées se fera en faveur des vélos.
    -S’organise la création et le développement de modalités de transports dites douces, comme le
    covoiturage, le vélo ou les transports en commun.
    -Le vélo est un mode de transport écologique. Il faut donc créer et développer des pistes
    cyclables dans les villes, installer ces pistes sur des axes entiers et les accompagner de parkings à
    vélo. Il faut surtout sécuriser les infrastructures.
    -Il faut faciliter l’achat des vélos par des primes pour des vélos neufs et pour des vélos d’occasion à
    remettre en état. Enfin il s’agit d’organiser des vélos en libre-service ainsi que leur gratuité mise
    en place par des municipalités.
    3-Au niveau de nombreuses et dangereuses activités polluantes
  • Limiter la production de déchets, notamment les emballages et le plastique, et favoriser le
    recyclage.
    -En ce qui concerne l’industrie chimique il s’agit que le droit contribue à favoriser le recyclage des
    éléments polluants, l’adaptation des procédés de fabrication aux exigences de l’environnement et non
    le contraire.
    -Les pesticides de synthèse sont interdits.
    -Les perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés et le glyphosate sont interdits.
    -Les victimes des pesticides sont reconnues et protégées (agriculteurs, riverains…)
    -En ce qui concerne les déchets le droit international doit contribuer lui aussi à les diminuer à la
    source et à les recycler.
    -Les circulations transfrontières de déchets et de déchets dangereux sont radicalement réduites.
    18
    D-Une protection de la biodiversité et une agriculture écologique
    Il s’agit tour à tout de
    Dénoncer les mécanismes de marchandisation de la nature par le productivisme(1),
    Poser des limites pour lutter contre la marchandisation de la nature(2),
    Mettre en oeuvre des modalités juridiques de protection des espèces et des espaces(3)
    Mettre en oeuvre des moyens prospectifs de protection des espèces et des espaces(4),
    Consacrer des biens communs , moyens contre la marchandisation de la nature (5).
    Renforcer le patrimoine mondial de l’humanité(6),
    Créer un système de personnalité juridique et de représentation de l’humanité, moyen de
    lutter contre la marchandisation (7).
    Consacrer la notion de crimes écologiques(8),
    Mettre en place des agricultures respectueuses de l’environnement et autonomes( 9 ).
    1-Dénoncer les mécanismes de marchandisation de la nature par le productivisme
    -Contrairement à ce que croyaient certains le mouvement de marchandisation n’a pas réduit les
    risques environnementaux et la pénurie des ressources .
    -Le productivisme trouve dans la nature un terrain gigantesque d’exploitation tous azimuts. Ses
    logiques profondes, mal connues, font qu’il ira jusqu’au bout s’il ne rencontre pas de puissants
    crans d’arrêt. Midas transformait tout ce qu’il touchait en or, nourriture et proches compris.
    Le productivisme met ici en oeuvre au moins quatre stratégies pour préserver ses taux de
    profit. Ce sont quatre mécanismes d’une machine infernale, autant de contre-mécanismes à mettre
    en route et/ou à développer.
    -La premier mécanisme utilisé par le productivisme est une exploitation tous azimuts de
    ressources « déjà trouvées » dans la nature. Autrement dit il s’agit d’exploiter le plus possible les
    ressources existantes, c’est la course aux quantités des gisements en route ou en bout de course. Ce
    que le productivisme a emballé il l’achète et il le vend jusqu’à extinction des stocks.
    -Le second mécanisme utilisé par le productivisme est une exploitation tous azimuts de ressources
    « à trouver » dans la nature. Autrement dit il s’agit d’en découvrir de nouvelles, ainsi le gaz de
    schiste(avec de puissantes pressions de la course en avant des consommations d’énergie,
    d’industriels qui multiplient rapidement les forages par des moyens écologiquement inacceptables
    avec sous-estimation des effets écologiques dans les eaux, le sol, le sous-sol ), les richesses
    minérales aux pôles et d’abord en Arctique, mais aussi des recherches de nappes phréatiques, des
    « terres rares », des gisements de pétrole offshore. Ce que le productivisme découvre il le touche,
    il l’emballe, puis il le vend et l’achète.
    19
    -Le troisième mécanisme utilisé par le productivisme est un marché tous azimuts des « services » de
    la nature .Autrement dit on met en place des services que l’on va échanger avec le plus de profit
    possible. Ce processus fait dire à des économistes critiques (ainsi Jean Gadrey , « Adieu à la
    croissance », éditions Alternatives économiques,2010) que « le capital financier veut découper la
    nature en services monnayables, puis en marchés dérivés pour qu’on puisse spéculer sur ces cours
    nouveaux ». Ce que le productivisme, en affirmant faire oeuvre de protection, déclare
    « services » il va le découper et le monnayer.
    -Le quatrième mécanisme utilisé par le productivisme est une « artificialisation » tous azimuts de la
    nature. Autrement dit des entreprises, surtout des firmes multinationales, se sont lancées dans les
    productions d’organismes génétiquement modifiés, de biotechnologies, de nanotechnologies,
    d’utilisations de plantes en carburants, de nouveaux marchés rentables liés au bio mimétisme de la
    nature, et de plus en plus de projets de géo-ingénierie climatique…Ce que le productivisme
    commence à voir il va essayer de le modifier, de le transformer, puis il le vend et l’achète.
    -Sans doute serait-il erroné et injuste de rejeter tous les mécanismes. Autant on peut vivement
    critiquer un pollueur rapace achetant des droits de polluer aux plus pauvres, autant le refus
    d’utiliser une réserve de pétrole pour sauver une biodiversité nous semble porteur.
    Il faudrait donc passer en revue tous les mécanismes, ce qui se fait ici ou là, et porter un
    jugement sur chacun d’eux à partir d’au moins quatre critères : Quelle démocratie dans ce
    mécanisme ? Quelle paix dans ce mécanisme ? Quelle justice dans ce mécanisme ? Quels effets
    environnementaux bénéfiques à court terme, à moyen terme et à long termes ?
    2-Poser des limites est un des moyens de lutter contre la marchandisation de la nature
    -L’Etat a une obligation de garantir la préservation de la biodiversité dans le respect des
    limites planétaires. Remettre à leurs places le marché mondial, les marchés financiers et la
    technoscience est un enjeu vital pour l’ensemble du vivant.
  • La nature ne doit plus être synonyme d’un monde de profit, de marché, de court terme. La nature
    doit être synonyme d’un monde de partage, de solidarité, de souveraineté alimentaire, de
    respect au long terme, « de frugalité conviviale » liée aux théories et aux pratiques de la
    décroissance.
    -L’orientation générale est claire : tout repose sur le concept de limites fixées aux activités
    humaines. Sont liés à ce concept le principe de sobriété, (opposé à la course aux quantités, à la
    recherche du profit), le principe de coopération (opposé à la compétition), le principe
    d’internationalisation des coûts écologiques (opposé à la marchandisation de la nature), la non
    régression des acquis environnementaux (opposée entre autres à la domination sur la nature, au
    culte de la croissance). La consécration consolidée du principe de non-régression est porteuse, on
    ne peut pas remettre en cause des acquis environnementaux essentiels. Ce principe voit le jour au
    nom des droits des générations futures (Voir ouvrage sous la direction de Michel Prieur et Gonzalo
    Sozzo, Le principe de non-régression en droit de l’environnement, Bruylant , 2012.)
  • Un principe nouveau, celui du respect des rythmes de l’humain et de la nature devrait
    être consacré et mis en oeuvre (opposé à l’accélération, à la priorité du court terme, à
    l’uniformité).
    -L’éducation à l’environnement est fondée sur le respect de la nature et du vivant. L’homme
    ne peut occuper toute la place. Il fait partie du vivant (êtres humains, animaux, plantes). C’est
    l’ensemble du vivant qui doit avoir sa place sur notre planète.
    20
    3-Mettre en oeuvre des modalités juridiques de protection des espèces et des espaces
    -Du point de vue de la protection des espèces :
    Il faut créer et développer les moyens suivants :
    -listes d’espèces protégées, interdictions de production, de détention, de transport, d’importation,
    d’exportation, de ramassage, de récolte et de capture de certaines espèces aux niveaux national,
    régional, international.
    -On trouve aussi des méthodes partielles de protection, ainsi des périodes et des moyens relatifs
    à la chasse et à la pêche…
    -Voilà des méthodes de protection qui se veulent plus globales, ainsi le contingentement, les
    habitats et les zones protégées, la protection des écosystèmes. On crée aussi des zones protégées
    qui comportent plusieurs objectifs dont la flore et de la faune sauvages, entreprise qui a consisté à
    établir un réseau européen d’espaces protégés « Natura 2000 ».On crée aussi des réserves par
    exemple marines.
    (Sur le droit de l’animal voir la remarquable Revue semestrielle de droit animalier(RSDA),publiée
    depuis 2009,sous la direction de Jean-Pierre Marguénaud et Florence Burgat, Jacques Leroy, la
    RSDA est en ligne sur internet.)
    Du point de vue de la protection des espaces :
    -la protection des habitats naturels amène à prévoir des espaces protégés dans lesquels les
    propriétaires privés comme publics doivent respecter des interdictions ou des contrôles de certaines
    activités, de certains travaux, et aussi des restrictions à la circulation.
    -Certains espaces protégés ont des régimes juridiques souples, ainsi en France les espaces naturels
    sensibles des départements ou les parcs naturels régionaux.
    -D’autres espaces protégés ont une protection beaucoup plus rigoureuse, il s’agit des parcs
    nationaux, des réserves naturelles, des biotopes, de certaines forêts. Il faut les créer et les
    développer dans l’ensemble des pays.
    4- Mettre en oeuvre des moyens prospectifs de protection des espèces et des espaces
    Plusieurs éléments prospectifs peuvent être mis en avant.
  • L’importance des méthodes combinées, partielles et globales.
    Si l’on veut véritablement protéger la faune sauvage ne faut-il pas associer des méthodes partielles
    et des méthodes globales ? Par exemple si l’on veut éviter l’effondrement de stocks de poissons
    ne faut-il pas à la fois protéger les zones où les poissons vont se reproduire, créer des zones
    interdites à la pêche, interdire la pêche des grands fonds et les filets dérivants, prohiber la
    pêche des espèces en voie d’extinction ? Ne faut-il pas aussi, parallèlement, organiser divers
    types de reconversions d’une partie des industries de pêche ?
    21
  • Le recours aux espèces protégées et aux espaces protégés.
    -On ne peut pas enrayer et arrêter le déclin de la diversité biologique sans recourir aux espèces et
    aux espaces protégés. Cela signifie qu’il faut développer massivement le nombre d’aires
    protégées, elles sont plus de 100.000 et couvraient en 2017 environ 11,5% des terres de la planète.
    Certes elles ont été multipliées par 4 depuis 1970, mais leur surface totale représente en 2017
    seulement la superficie des Etats-Unis et du Canada. L’effort de création à accomplir est donc
    énorme.
    -Il faut également protéger les milieux oubliés, par exemple les écosystèmes marins profonds et
    aussi les milieux négligés (lacs, mers intérieures, déserts…).
    -Cela signifie aussi qu’il faut respecter des objectifs internationaux qui avaient voulu placer en 2012
    au moins 10% des écosystèmes marins en aires marines protégées, on en est loin. En 2000 il y avait
    4600 aires marines qui couvraient 0,6% de la surface des océans, on était seulement à 0,8% en 2009,
    à 3,72% de la surface des océans en 2015.Le rythme des créations et le renforcement de la
    protection des aires marines protégées doit s’accélérer, elles doivent devenir massives. Les
    sanctuaires marins, plus radicaux, peuvent être considérés comme essentiels dans certaines
    situations.
    -Cela signifie enfin construire des réseaux de réserves, les aires protégées peuvent être reliées par
    des « couloirs écologiques », par exemple celui créé en Amérique Centrale en 1997.Voir à ce sujet
    la thèse remarquable de Simon Jolivet sur « La conservation de la nature transfrontalière »,
    éditions Mare et Martin, 2016. L’auteur interroge cette question « Comment dépasser l’opposition
    entre frontières et conservation de la nature ? »
    -Vers une « réconciliation » entre les êtres humains et la nature ?
    Le recours aux espèces et aux espaces protégés est nécessaire mais il ne peut à lui seul enrayer et
    arrêter le déclin de la diversité biologique. Depuis quelques années des scientifiques, de plus en plus
    nombreux pensent que la conservation de la nature doit être intégrée à l’aménagement du
    territoire. On retrouve ici un des grands principes de la Déclaration de Rio de 1992, le principe
    d’intégration. Il s’agit d’intégrer les variables économiques, sociales et culturelles à la
    protection de l’environnement.
    On peut aussi y ajouter la nécessité d’un ralentissement de l’explosion démographique, explosion qui
    participe aux pressions sur l’environnement. Nous y reviendrons dans le dernier point de ces
    propositions..
    5-Consacrer des biens communs comme moyens de lutter contre la marchandisation de la
    nature
    (Voir par exemple « Les biens communs environnementaux : quel(s) statut(s) juridique(s) ? », sous
    la direction de Simon Jolivet et Jessica Makowiak , Les cahiers du CRIDEAU, 2017, ouvrage dans
    lequel on trouvera l’un de nos articles «La Déclaration universelle du bien commun de l’Humanité
    élaborée par le Forum mondial des alternatives».)
    -Cet intérêt commun de l’humanité est lié entre autres à des biens communs. Ils sont qualifiés
    d’ « indispensables pour la vie collective des individus et des peuples » par le projet de «
    déclaration universelle du bien commun de l’humanité » (Forum mondial des alternatives,
    2012).
    22
    Dans ce texte il est affirmé qu’il s’agit « de l’alimentation, de l’habitat, de la santé, de l’éducation et
    des communications matérielles et immatérielles. »
    Il faut donc « garantir l’accès aux biens communs et à une protection sociale universelle ».
    Cette déclaration conçoit plus globalement le « Bien commun de l’humanité comme possibilité,
    capacité et responsabilité de produire et de reproduire la vie de la planète et l´existence physique,
    culturelle et spirituelle de tous les êtres humains à travers le monde.»
    Ces théories et ces pratiques , encore en gestation, celle de Patrimoine commun de l’humanité,
    celle de biens communs, au-delà de leurs différences(conceptions de la propriété et de la
    responsabilité, des acteurs les mettant en oeuvre, de leur étendue, de leur gestion…), ont
    probablement un point commun : mettre en avant des éléments qui, en dépassant le
    quadrillage étatique, en mettant des limites à la marchandisation du monde, en étant pensés
    sur le long terme, voudraient contribuer à préserver ce que l’humanité et la nature peuvent
    avoir d’essentiel.
    -L’idée de « communs » est entrée dans le droit depuis très longtemps mais est arrivé le temps où il
    faut qu’elle s’étende. Pourquoi ? Pour deux raisons.
    D’abord parce que le productivisme détruit la nature et qu’il s’agit d’un moyen de contribuer à
    arrêter cette destruction. Un bien commun repose sur une règle impérative, celle d’une gestion
    protectrice, durable, il a une valeur intrinsèque en lui-même indépendamment de toute utilité pour
    l’homme. La préservation de ces biens communs est une obligation.
    Ensuite parce que le capitalisme accapare des biens au profit de quelques uns. Le bien commun
    repose sur une autre règle impérative, celle d’un accès de tous à ces ressources. L’accès de tous
    aux biens communs est une obligation.
    -Les eaux, les sols, l’air, la faune, la flore, les paysages , tous ces éléments de l’environnement,
    ne doivent pas être considérés comme des marchandises. Ce sont des biens communs
    intergénérationnels et qui ont , en eux-mêmes, une valeur inestimable. On reconnait ici la
    synthèse de la nature objet de droit et sujet de droit, autrement dit de la nature projet de droit, c’est
    la conception anthropo-éco-centrique de la nature. Nos liens d’interdépendance avec le reste du
    vivant sont ainsi consacrés.
    -Le climat est, lui aussi , considéré comme un bien commun qui doit être régi par la justice
    climatique dont fait partie le principe des responsabilités communes mais différenciées des Etats.
    -Doivent être consacrés comme biens communs ceux qui sont indispensables aux générations
    présentes et futures, pris au sens très large donc aussi matériels (alimentation, habitat, santé,
    énergie), et culturels (éducation et culture).
    Les biens communs devront reposer ainsi sur une élaboration démocratique des règles d’usage et de
    non usage ainsi que de leur entretien.
    6-Renforcer le patrimoine commun de l’humanité
    -Le choix d’une conception d’une nature, patrimoine commun de l’humanité : l’anthropo-écocentrisme
    23
    Cette synthèse ne doit pas être inconsistante, simpliste, elle doit dépasser la contradiction des deux
    visions précédentes pour contribuer à une véritable protection mondiale de l’environnement.
    Quel est l’essentiel de cette conception ?La nature est un donné et un construit pour les êtres
    humains (anthropocentrisme) et pour elle-même (éco centrisme). La nature n’est pas objet ni sujet de
    droit, elle est projet de droit.
    Cette synthèse va prendre le « meilleur » de chaque ensemble de théories et de pratiques en les
    transformant les unes par les autres.
    De l’anthropocentrisme on garde les humains et on remet en cause la marchandisation, la
    société du marché, pas seulement en la contrôlant mais en la remettant à sa place, en lui fixant
    des limites.
    De l’éco centrisme on garde l’ensemble du vivant et on met de côté l’effacement de la
    différence entre l’humain et le non humain, cela en mettant en avant les responsabilités des
    êtres humains vis-à-vis de l’ensemble du vivant (humanité, faune, flore).
    Ainsi le patrimoine commun de l’humanité(PCH) reposera sur un anthropo-éco-centrisme, sur le
    fait que, pour l’exprimer simplement, la Terre dépend des êtres humains et que les êtres humains
    dépendent de la Terre.
  • Ce PCH doit être démocratique, juste, écologique et pacifique. Ce sera une gestion synonyme
    de partage entre pays, entre peuples, entre générations présentes et futures, sans oublier le
    respect du PCH créé par les générations passées. Ce patrimoine se transmet pour les générations
    futures, et pour le vivant (faune, flore).
  • Ce PCH reposera sur une gestion synonyme de limites établies au nom des responsabilités des
    êtres humains et du respect des êtres vivants. (Voir Hans Jonas, Principe responsabilité. Une
    éthique pour la civilisation technologique. (de 1979, paru en France en 1991, Flammarion.)
    -Le PCH prend et prendra différentes formes, outre les quatre qui suivent on peut en imaginer et
    en construire d’autres, on devra les articuler les unes aux autres pour renforcer la protection
    générale. A long terme ce devrait être là un contre-mécanisme très important contre le
    productivisme, il n’aura ni des logiques d’intérêts nationaux, ni des logiques de primauté du profit et
    d’une fuite en avant autodestructrice.
    -Le PCH au sens propre est celui d’éléments qui appartiennent juridiquement à l’humanité. Il
    s’agit des fonds marins (« la Zone ») (Convention sur le droit de la mer du 10-12-1982, article 136),
    de la Lune et des autres corps célestes (Accord du 5-12-1979, article 11), du génome humain
    (Déclaration du 11-11-1997, article 1er).
    -Le PCH au sens large est celui d’éléments constitués par des espaces internationalisés qui doivent
    être explorés et exploités dans l’intérêt de l’humanité. Il s’agit de l’espace extra atmosphérique
    (Traité du 27-1-1967, article 1er§1), de l’Antarctique (Traité du 1-12-1959, préambule).
    -Le PCH au sens plus large est celui d’éléments constitués par certains biens naturels et culturels
    ou mixtes, qui restent sous les souverainetés étatiques, mais qui nécessitent d’être protégés dans
    l’intérêt de l’humanité parce qu’ils présentent un intérêt exceptionnel. (Conclue dans le cadre de
    l’UNESCO, c’est la Convention sur le patrimoine mondial, 16-11-1972).
    On peut légitimement soutenir qu’il faudrait rajouter ici une quatrième série d’éléments :
    24
    -Le PCH au sens très large comprendrait les ressources biologiques ,que les Etats ont certes le
    droit souverain d’exploiter (article 3 de la Convention sur la diversité biologique du 5-6-1992), mais
    les Etats seraient contrôlés (interdictions possibles) par une autorité internationale, gardienne
    de ce patrimoine naturel mondial, par exemple la future Organisation mondiale de
    l’environnement(OME),celle-ci interviendrait alors au nom de la nature et au nom des
    générations futures (protocole à la Convention sur la biodiversité, et compétence à prévoir pour
    l’OME).
    -Quelles sont les critiques faites à cette conception ? La critique est double : c’est celle des
    souverainetés étatiques qui verront dans cette entreprise une forme de dépossession, c’est celle du
    productivisme qui ne peut accepter de remettre en cause des logiques d’exploitation sans limites de
    la Terre.
    -Que penser de ces critiques ? Face aux souverainetés irréductibles, une solidarité mondiale doit
    avoir le droit du dernier mot. Face au productivisme, condamnable et condamné, un système viable
    pour l’ensemble du vivant (humain, et non humain) doit voir le jour.
    7-Un système possible de personnalité juridique et de représentation de l’humanité, un moyen
    de lutter contre la marchandisation
    (Pour des développements juridiques approfondis sur l’humanité voir la remarquable thèse de
    Catherine Le Bris, « L’humanité saisie par le droit international public », LGDJ, 2012)
    -L’humanité devrait avoir la personnalité juridique pour défendre ses droits. L’affirmer est
    primordial, elle a dans son ensemble des droits et des devoirs, on a vu aussi qu’ils se définissent par
    générations, les générations passées n’ont plus de devoirs mais elles ont des droits, ceux de
    l’entretien et de la mise en valeur de leurs patrimoines culturels. Les générations présentes ont des
    droits et des devoirs, les générations futures ont et auront des droits et auront des devoirs. Cette
    complexité n’est que le reflet des générations qui se succèdent dans le temps.
    -La nature n’a-t-elle pas droit à ce que soient respectés son existence, ses fonctions, ses
    processus évolutifs ? Si elle a des droits elle doit pouvoir les défendre. Il nous semble plus porteur
    que ce soit le vivant, c’est-à-dire l’espèce humaine, les animaux et les végétaux, qui puisse être pris
    en compte et représenter l’ensemble de la nature. C’est au nom de la conscience du vivant que
    l’ensemble de la nature est défendu.Le fait que l’humanité et le vivant soient côte à côte n’est pas
    que symbolique, ils dépendent l’un de l’autre, leur sort est lié, leur défense serait conjointe, ce qui
    n’empêche pas leurs spécificités.
    -La représentation de l’une et de l’autre est une difficulté connue. Qui va être légitime pour
    représenter l’humanité c’est-à-dire ce qui existe (c’est déjà difficile) et aussi ce qui n’existe
    plus et ce qui n’existe pas encore ? Représenter une telle totalité dans le temps a ses limites. Nous
    avons déjà du mal à réaliser des découvertes de plus en plus lointaines de l’ existence de générations
    passées, quant aux générations futures, notre descendance humaine, l’avenir seul parlera même si les
    prévisions les plus sombres existent, par exemple celle d’un scientifique australien connu, Frank
    Fenner , qui déclarait en 2010: « Le destin de l’homme est déjà scellé, il est trop tard, dans moins de
    cent ans les sociétés humaines ne seront plus. » Il n’était pas le premier à le dire, ni les derniers ceux
    25
    qui lui répondent que l’espoir restant est, entre autres, celui d’une « métamorphose de l’humanité » à
    travers des volontés massives de changements massifs.
    Le droit international public a déjà répondu, à sa façon, à la question de la représentation. En effet
    qui représente l’humanité à laquelle appartiennent les fonds marins ? Les Etats ont répondu par un
    tour de passe passe. Humanité es-tu là ? Pas de réponse. Il est donc logique que nous, Autorité des
    fonds marins, nous décidions à la place de l’humanité irreprésentable puisque nous sommes Etats
    parties à la Convention sur le droit de la mer.
    -Lorsqu’un jour il sera question de représenter l’humanité il n’est pas sûr que l’Assemblée générale
    des Etats de l’Organisation mondiale de l’environnement(OME), si elle voit le jour et si c’est elle
    qui est déclarée compétente, suffise à le faire. Il sera souhaitable, au moins à titre consultatif ou au
    mieux participant à un vote complexe, qu’interviennent aussi des acteurs au sein de l’OME
    et/ou en dehors d’elle, que des imaginations citoyennes et diverses disciplines peuvent commencer
    à penser. « L’utopie ou la mort » disait avec force René Dumont, l’utopie non pas celle des nuages
    mais celle qui prend les moyens de se réaliser.
    -L’Organisation mondiale de l’environnement pourra alors, au nom de l’humanité et du vivant,
    engager un recours devant la justice mondiale, une juridiction spécifique serait créée, la Cour
    mondiale de l’environnement(CME). Tout cela sera le produit des rapports de forces et des
    pédagogies (?) des catastrophes, le produit aussi de la cohérence des juridictions internationales.
    -En attendant, sur le terrain, des ONG et des mouvements sociaux ont commencé à poser des
    cailloux blancs sur ce chemin, à travers les créations de tribunaux, qui de plus en plus nombreux
    en particulier sur la justice climatique, participent à ces prises de conscience. Parmi d’autres,
    fondé à Quito en octobre 2012 , « le tribunal pour les crimes contre la nature et le futur de
    l’humanité »,des dossiers sont constitués, des victimes écoutées, les condamnations sont éthiques,
    morales, elles peuvent en préparer d’autres si des tribunaux nationaux, régionaux, internationaux
    finissent par être saisis.
    8-La consécration des crimes écologiques
    Deux idées fortes contribuent à fonder le crime écologique.
    -Le principe de non-discrimination temporelle doit être respecté
    Cette idée est mise en avant en particulier dans la thèse d’Emilie Gaillard « Générations futures et
    droit privé. Vers un droit des générations futures . » (éd.L.G.D.J, 2011),et ses articles, par exemple
    « Des Crimes contre l’humanité aux crimes contre les générations futures : Vers une transposition du
    concept éthique de responsabilité transgénérationnelle en droit pénal international? (Academic
    journal article, McGill International Journal of Sustainable Development Law and Policy , Vol. 7,
    No. 2 , Fall 2011).Une des idées fortes les plus porteuses est celle d’un « principe de nondiscrimination
    temporelle: terreau juridique pour penser les crimes contre les générations
    futures? ». Ce principe et celui de « dignité des générations futures » « insuffleraient un nouvel
    élan qui pourrait se concrétiser par une défense judiciaire des générations futures. »
    -Les limites planétaires ne doivent pas être gravement violées
    -Ainsi par exemple la juriste britannique Polly Higgins à partir de 2011, la juriste Valérie Cabanes
    (voir par exemple justice info.net, les grands entretiens, 11/01/2019) et le mouvement « End
    Ecocide on Earth » ont mis et mettent en avant les limites planétaires et plaident pour que la Cour
    pénale internationale(CPI) reconnaisse l’écocide comme crime international, l’écocide défini
    26
    comme « un endommagement grave de tout ou partie du système de communs planétaires
    et /ou d’un système écologique de la Terre. » Ainsi doit voir le jour, comme dans certains pays,
    une reconnaissance du crime d’écocide au niveau européen et au niveau international dans le
    statut de la Cour pénale internationale pour contribuer à prévenir la destruction de grande
    ampleur des écosystèmes.
    -Qu’en-est-il , dans le statut de la CPI , du crime de guerre environnemental ?
    Certes les crimes contre l’environnement sont consacrés de façon spécifique. Il s’agit de l’article 8,
    paragraphe 2,b, IV du Statut de la CPI : « Constitue un crime de guerre le fait de lancer une attaque
    délibérée en sachant qu’elle causera incidemment des dommages étendus, durables et graves à
    l’environnement naturel qui seraient manifestement excessifs par rapport à l’ensemble de l’avantage
    militaire concret et direct attendu».
    Mais, d’une part, ils sont donc consacrés comme crimes de guerre et non comme crimes écologiques,
    autrement dit dans l’état actuel du droit ces crimes ne sont qu’une forme de crime de guerre.
    D’autre part cette disposition ne peut être invoquée que dans le cadre des conflits armés
    internationaux et non pas des conflits internes. Enfin la preuve du caractère intentionnel est
    certainement difficile à établir, comme d’ailleurs celle de la violation du principe de
    proportionnalité. Ces dispositions sont donc limitées.
    -Pour aller plus loin sur le plan de la Cour pénale internationale (CPI)
    Il s’agirait de définir un nouveau crime international, le crime contre l’environnement, cela en
    période de conflit armé et, aussi, en période de paix. Ce dernier point est conforté par le fait que le
    crime de génocide se situe en période de guerre mais aussi de paix. La liste des crimes
    internationaux sanctionnés par la CPI serait alors celle des crimes de guerre, des crimes contre
    l’humanité, de crime de génocide, de crime d’agression, et donc seraient pris aussi en compte les
    crimes contre l’environnement. Cette avancée pourrait prendre la forme, par exemple, d’un article
    rajouté au Statut de la CPI (Statut de Rome en 1998, entré en vigueur en 2002, en janvier 2015 le
    nombre d’Etats parties était de 123.
    -Devaient donc être consacrés les crimes contre les générations présentes et futures et la nature
    : l’enfouissement irréversible des déchets radioactifs, les armes de destruction massive
    présentes et futures y compris les recherches sur de telles armes, l’un et l’autre crime sont
    qualifiés ainsi parce « sans limites quant à leurs effets environnementaux et sanitaires dans le
    temps ».
    -Doivent être aussi qualifiés de crimes écologiques les recherches et les applications
    biologiques, génétiques, médicales qui porteraient atteinte au respect des droits des
    générations présentes et futures, ainsi que la violation du patrimoine culturel et naturel hérité
    des générations passées.
    -La consécration de crimes contre les générations futures
    Que pourrait-on proposer pour avancer dans la consécration des crimes contre l’environnement des
    générations futures ?
    C’est un crime qui a très certainement une spécificité, celle d’effets environnementaux et
    sanitaires qui ont tendance à être sans limites dans le temps. Ainsi l’enfouissement non
    réversible des déchets radioactifs est un exemple impressionnant. Les personnes physiques et
    morales responsables pourraient être condamnées.
    27
    On peut imaginer aussi une condamnation symbolique morale des générations présentes pour nonassistance
    à générations futures en danger.
    Tout cela reste à penser puis à préciser. Il est déjà tard mais sans doute toujours temps.
    9-Mises en place d’agricultures respectueuses de l’environnement et autonomes,
    -Le productivisme agricole intensif est fondé essentiellement sur les monocultures et sur
    l’élevage industriel, il est en liens étroits avec les firmes multinationales agroalimentaires. Ses
    défenseurs mettent en avant la rentabilité pour les producteurs et la diminution des coûts pour les
    consommateurs.
    -Mais les effets néfastes sont devenus multiples et majeurs. Les pesticides (herbicides, fongicides,
    insecticides) contaminent les sols , les eaux de surface et les nappes phréatiques. Ils contaminent
    êtres humains, faune et flore. Les nitrates et les phosphates ont eux aussi des effets néfastes, de
    même les hormones et l’utilisation excessive d’antibiotiques. La pollution de l’air et les gaz à effet
    de serre viennent en partie de ce type d’agriculture, en particulier de l’élevage intensif. Les
    conditions de vie réservées aux animaux sont souvent celles de souffrances. La déforestation est
    pour une large part due aux avancées de l’élevage. Et cette agriculture n’a toujours pas, comme le
    prétendaient certains, résolu le drame de la faim dont elle est une des causes dans la mesure où les
    cultures vivrières ont souvent été sacrifiées au profit de la grande monoculture.
    -Les cultures alternatives en appellent à un respect de l’environnement par la préservation des
    ressources naturelles, de la qualité de l’eau, de l’air, des sols, et de la biodiversité. Elles en appellent
    aussi à un respect du bien-être animal.
    -Les agricultures alternatives en appellent à un respect des êtres humains par la production
    d’une alimentation saine et à un respect du droit des populations à une souveraineté alimentaire.
    (388)
    -Elles impliquent un refus des OGM, une libération des pesticides, une diminution des
    déchets, une économie de consommation d’eau.
    -Ces agricultures agro écologiques impliquent aussi un système de gestion durable pour
    l’agriculture, une grande variété de produits agricoles et alimentaires de qualité . Ainsi par
    exemple la permaculture, très ancienne, utilise des principes d’écologie et des savoirs traditionnels
    pour reproduire des écosystèmes naturels dans leur durabilité, leur diversité, elle reproduit ce que fait
    la nature.
    -Au-delà de leurs différences l’agriculture paysanne (Charte en France en 1998 par la Fedear) et
    l’agriculture biologique et les autres agricultures alternatives doivent se soutenir.
  • Ces agricultures impliquent une réorientation profonde de la politique agricole commune.
    -Chaque citoyen.ne doit devenir l’acteur d’une alimentation écologiquement et socialement
    responsable.
    -Souveraineté alimentaire, importance des cultures vivrières sont essentielles.
    -On retrouve ici le commerce équitable, à travers en particulier des associations, essentiel pour
    les agriculteurs du Sud et pour des rapports commerciaux internationaux justes.(L’auteur de
    28
    cet article avait eu la joie, comme président de l’Union des jumelages coopération, de soutenir la
    création par Michel Chauvin de la première boutique en France d’ « Artisans du monde » qui était à
    Paris, rue Rochechouart )
  • Serait également essentiel un statut international des matières premières agricoles et autres.
    Il aurait pour objectif de mettre fin à la spéculation et de permettre aux producteurs d’avoir
    des prix rémunérateurs et justes.
    E- Des réparations de régions gravement dégradées
    Dans la « Plate-forme pour un monde responsable et solidaire »,déjà citée, publiée par le
    Monde diplomatique d’avril 1994, qui est à la fois « un état des lieux des dysfonctionnements de la
    planète et une mise en avant de principes d’action pour garantir un avenir digne au genre humain »,
    plate-forme portée par « la Fondation pour le progrès de l’homme », sont proposés cinq
    « programmes mobilisateurs » relatif à l’eau, l’énergie, les sols ,la conversion d’armements et la
    « revitalisation de régions profondément dégradées. »
    Nous envisagerons tour à tour
    Les effets bénéfiques considérables de ces réparations(1),
    La variété des situations graves ou dramatiques(2),
    La variété des chantiers à penser et organiser (3).
    1-Ces réparations ont des effets bénéfiques considérables
    -Ecologiquement et sanitairement elles sont bénéfiques pour l’environnement et pour les
    populations.
    -Politiquement, pacifiquement et humainement elles sont positives par un esprit de coopération
    entre villes, villages, populations, régions, Etats, continents, et à l’échelle du monde.
    -Socialement ce sont de nombreuses créations d’emplois porteurs et cela sur des décennies.
    2-La variété des situations graves ou dramatiques
    A titre indicatif s’agit de régions ayant souffert d’une industrialisation à marche forcée, de
    régions exploités à outrance par d’autres, de régions victimes de catastrophes (inondations,
    tremblements de terre, incendies, sécheresses…)
    Il s’agit de pollutions des sols, des eaux douces et des espaces maritimes, de l’air, dégradations
    provoquées par de multiples causes.
    Selon les cas il pourra s’agir de remise en l’état lorsque c’est possible, d’autres fois de
    revitalisation, de façon générale de réparations.
    29
    On organisera des chantiers régionaux, nationaux, continentaux et internationaux.
    3-La variété des chantiers
    Parmi les chantiers les plus variables en dimensions ceux des reboisements de milliards
    d’arbres, ceux des nettoyages de bords de fleuves, de lacs ou de mers, chantiers allant du local au
    global.
    Parmi les chantiers les plus compliqués ceux des sites et les sols pollués par la radioactivité. Il
    s’agit de sites nucléaires civils et militaires. Il s’agit de centrales, de déchets… Il s’agit de lieux
    consacrés aux essais nucléaires. Compliqués techniquement, compliqués politiquement puisque la
    souveraineté étatique est là dans un domaine sensible.
    Parmi les chantiers les plus difficiles à atteindre ceux des fonds des mers allant de faibles
    profondeurs jusqu’à des profondeurs plus importantes.
    Parmi les chantiers en points d’interrogations sur l‘opportunité de les remettre en état et sur les
    possibilités de le faire : ainsi la mer de plastique ou « 7ème continent » de près plus de 1,6 million de
    km2 dans le Pacifique entre Hawai et la Californie. Ainsi la mer de Barents et la mer de Kara avec
    leurs conteneurs radioactifs , véritables Tchernobyls sous-marins. Ainsi des navires nazis chargés
    d’armes chimiques et coulés par les Alliés en mer Baltique…
    Un fonds mondial spécifique sera créé.
    F-De nouvelles conventions et des principes opérationnels de droit de l’environnement
    Nous proposons deux séries de moyens
    A titre prospectif conclure de nouvelles conventions et de nouveaux protocoles(1).
    Et s’emparer des principes de protection présentés dans une classification opérationnelle(2).
    1-A titre prospectif : conclusions de nouvelles conventions et de nouveaux protocoles
    De façon globale pour ce qui est du droit international de l’environnement les moyens sont clairs :
    renforcer son application, rendre plus opérationnels ses principes, dégager de nouveaux moyens
    financiers et institutionnels, conclure de nouvelles conventions.
    Des conventions mondiales créant des institutions :
    -une organisation mondiale de l’environnement,
    -une cour mondiale de l’environnement ,
    30
    -une organisation mondiale des déplacés environnementaux,
  • une organisation mondiale d’assistance écologique,
    Des conventions mondiales de protection de droits :
  • un pacte international relatif aux droits des êtres humains à l’environnement,
    -une convention internationale sur les droits des déplacés environnementaux,
    -une convention internationale sur les responsabilités environnementales des États, des
    organisations internationales et des entreprises.
    Des conventions mondiales de protection de l’environnement :
    -Une convention internationale de protection des sols, respectueuse de leurs fonctions biologiques
    et hydrologiques,
    -Une convention internationale de protection des forêts, donnant clairement une priorité à la
    protection par rapport à l’exploitation ,
    -Une convention internationale contre les pollutions telluriques créant un fonds d’aide direct aux
    villes pour la gestion et l’évacuation des déchets , la construction et l’entretien de canalisations.
    -Une convention de responsabilité prenant en compte dans les dommages maritimes et terrestres de
    la restauration des écosystèmes.
    -Une convention, qui, elle, est en négociations avancées, sur la conservation et l’utilisation durable
    de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale.
    -Un statut international de géo ingénierie interdisant recherches et projets portant atteinte à
    l’environnement et interdisant tout désengagement des politiques de réduction des gaz à effet de
    serre.
    -De nouveaux protocoles de protection de l’environnement
    en particulier de réductions massives et radicales des gaz à effet de serre , protocoles accompagnés
    de puissants moyens financiers de prévention en amont et d’adaptation en aval,
    2-S’emparer des principes de protection présentés dans une classification opérationnelle.
    Pour une réflexion approfondie voir « Droit international de l’environnement », Jean-Marc Lavieille,
    Hubert Delzangles, Catherine Le Bris, Ellipses, 4ème édition, 2018.
    -Nous avons proposé dans nos ouvrages de droit international de l’environnement cette nouvelle
    classification des principes en amont, en aval et dans l’ensemble de la protection.
    31
    Même si elle est relative (par exemple un principe situé en aval peut avoir des effets en amont et
    réciproquement) cette classification nous semble la plus opérationnelle pour les acteurs.
    Ces principes sont essentiels dans la mesure où l’on s’en empare,
    c’est-à-dire où les négociateurs, les parlements, les exécutifs les consacrent dans des textes,
    et dans la mesure où on les applique, ainsi dans des rôles différents interviennent
    administrations, juges (nationaux, régionaux, internationaux), ONG, citoyen(ne)s…
    Quels sont à ce jour (juillet 2020) ces principes qui peuvent être de puissants moyens de
    protection de l’environnement ?
    La plupart des principes qui suivent sont consacrés par des déclarations internationales et/ou
    des conventions régionales ou internationales. Il est bénéfique qu’ils soient tous consolidés.
    Certains ont besoin d’être encore plus consolidés et dans leur consécration et dans leur
    contenu : ainsi le principe de non-régression, celui d’usage prudent des ressources naturelles,
    celui de l’internalisation des coûts écologiques, celui de la prise en compte du long terme, celui
    de l’assistance écologique…
    L’un est à créer, le principe du respect des rythmes de l’humanité et de la nature .
    -Les principes de droit international de l’environnement (DIE) ayant vocation à se situer dans
    l’ensemble de la protection :
  1. Le droit à l’environnement
  2. L’obligation ou le devoir pour tous les États de conserver l’environnement
  3. La souveraineté des États sur leurs ressources naturelles
  4. Le principe de coopération, (opposé en particulier à la compétition)
  5. Le principe de l’intégration de l’environnement au développement
  6. L’obligation des États de résoudre pacifiquement leurs différends environnementaux
  7. Le principe des responsabilités communes mais différenciées des États
  8. L’interdépendance entre la paix, le développement et la protection de l’environnement
  9. Le principe de non-régression des acquis environnementaux.
    -Les principes de DIE ayant vocation à se situer en amont de la protection :
  10. La réduction et l’élimination des modes de production et de consommation non viables
  11. Le principe de méthodes de production propres
  12. Une gestion écologiquement rationnelle
    4 Le principe de sobriété, d’usage prudent des ressources naturelles.
    32
  13. L’utilisation équitable d’une ressource partagée
  14. Le devoir de tout État d’éviter les dommages causés à l’environnement au-delà des frontières
    nationales
  15. Le principe de prévention et la surveillance de l’environnement
  16. Le principe de prévention et l’évaluation des activités (études d’impacts) pouvant avoir des effets
    nocifs sur l’environnement
  17. L’information et la consultation préalables
  18. Le principe de précaution
  19. L’internalisation des coûts écologiques
    12.Le respect des rythmes de l’humanité et de la nature, opposé en particulier à l’accélération
    13.La prise en compte du long terme , opposé en particulier à la dictature du court terme.
    Les principes de DIE ayant vocation à se situer en aval de la protection de l’environnement :
  20. La notification immédiate des situations critiques
  21. La coopération trans frontière en cas d’accident industriel
  22. Le devoir voire l’obligation d’assistance écologique
  23. La non-discrimination et l’égalité de traitement des victimes des pollutions trans frontières
  24. La responsabilité pour dommages causés à l’environnement
  25. La remise en état de l’environnement autrement dit dans les dommages la prise en compte de la
    restauration des écosystèmes
  26. Le principe pollueur-payeur.
    G- Des moyens juridiques et des moyens généraux de protection plus en plus nombreux
    Nous proposons deux synthèses de moyens
    Des moyens juridiques de protection de plus en plus nombreux(1),
    Des moyens généraux de protection(2).
    Le droit français donne des indications juridiques dans de nombreux domaines et il est, lui aussi, à
    consolider. D’autres pays peuvent plus ou moins s’en inspirer et réciproquement, le droit comparé
    est précieux. Existent aussi le droit de l’Union européenne et le droit international de
    l’environnement qui ont vocation à participer à divers types de protections.
    33
    1-Des moyens juridiques de protection de plus en plus nombreux à créer, consolider ,
    développer
    -Du point de vue des pollutions il existe un droit de contrôle et de prévention des pollutions
    sectorielles, pour l’air, l’eau, les produits chimiques, les déchets radioactifs, les déchets domestiques
    et industriels, les produits phytosanitaires, les pesticides, les organismes génétiquement modifiés, le
    bruit.
    -Du point de vue des installations classées pour la protection de l’environnement les activités les
    plus polluantes sont soumises à partir du degré de pollution soit à un régime d’autorisation
    préalable soit de simple déclaration, une liste (nomenclature) est tenue à jour.
    -Du point de vue des risques technologiques majeurs existe ou doit voir le jour un droit des
    risques, ainsi par exemple dans l’Union européenne à partir de la directive Seveso renforcée en
    France depuis une loi de juillet 2003 après la catastrophe de Toulouse (usine AZF, 2001).
    -Existe également un droit des paysages par exemple à travers la Convention de Florence de 2000
    dans le cadre du Conseil de l’Europe,
    -Existe un droit de protection des sites par exemple dans le cadre de l’Unesco,
    -Existe un droit de l’environnement urbain à travers par exemple des Agendas 21 locaux, un
    urbanisme influencé par la protection de l’environnement,
  • Existe un droit rural pris entre, d’une part, une agriculture intensive, une utilisation massive des
    pesticides, une déforestation, des pollutions de cours d’eau, des sols bétonnés et, d’autre part, des
    espaces protégés, une agriculture biologique et des remises en cause de la marchandisation de la
    nature.
    -Existe aussi un droit qui tend à préserver le patrimoine historique et culturel.
    -Existe enfin un droit de l’environnement côtier, ces espaces naturels fragiles vont vers des
    régimes de gestion intégrée tant du point de vue des espaces que des politiques et des acteurs.
    ( Sur l’ensemble approfondi des moyens juridiques voir « Droit de l’environnement », Auteurs
    Michel Prieur, Hubert Delzangles , Marie-Anne Cohendet, Jessica Makowiak , Pascale Steichen ,
    Julien Bétaille, Précis Dalloz,8ème édition , 2019.)
    2- Des moyens généraux de protection
    -Parmi les moyens politiques les volontés d’élaborer des politiques à long terme, tout en prenant
    en compte les urgences.
    -Parmi les moyens éducatifs l’éducation à l’environnement de la maternelle à l’université (voir
    développement ci-dessous)…
    -Parmi les moyens scientifiques, de façon générale il faut poser la question des pouvoirs et des
    limites de la techno science. De façon particulière par exemple mettre en oeuvre le partage des
    connaissances Nord-Sud, organiser des expertises contradictoires. En termes prospectifs un moyen
    34
    radical serait de conclure une convention d’interdiction des recherches sur les armes de
    destruction massive comme étant contraires à l’intérêt commun de l’humanité et contraires à la
    protection du vivant.
    -Parmi les moyens technologiques : les technologies propres d’amont en aval. A cet égard
    l’article 4 g) de la Convention de Bamako sur les déchets dangereux(1991) est un exemple
    impressionnant des efforts que doit faire quelquefois le droit pour courir derrière la définition de
    certaines techniques :
    « Les Parties encouragent des méthodes de production propres pour l’ensemble des cycles de
    production y compris : Le choix, l’extraction et le traitement des matières premières; La
    conceptualisation, la mise au point, la fabrication et l’assemblage du produit; Le transport des
    matériaux au cours de toutes les étapes; Les utilisations industrielles et domestiques; La
    réintroduction du produit dans les systèmes industriels ou dans la nature lorsqu’il cesse d’être utile;
    La production propre ne doit pas comporter de systèmes de contrôle de la pollution « en bout de
    chaîne » tels que des filtres, des laveurs ou des méthodes de traitement chimique, physique ou
    biologique. Les mesures visant à réduire le volume des déchets par incinération ou concentration, à
    masquer le risque par la dilution ou par le transfert de produits polluants d’un environnement à un
    autre sont aussi exclues. »
    -Parmi les moyens économiques de façon générale la réduction et la suppression des moyens de
    production, de consommation et de transports écologiquement non viables,
    -Parmi les moyens financiers les écotaxes. Selon les choix décidés les impôts ont des effets
    environnementaux plus ou moins importants. Mais les écotaxes sont plus spécifiques, elles qui sont
    fondées sur le principe pollueur-payeur. Elles visent des pratiques produisant des dommages
    environnementaux et elles vont contribuer à les limiter et à en réparer certains effets. Au moins
    trois séries d’écotaxes peuvent exister. D’abord celles qui portent sur certaines activités
    engendrant des nuisances, ainsi une taxe sur la pollution de l’eau, une taxe sur le bruit. Ensuite
    celles qui portent sur des produits ayant des effets sur l’environnement, ainsi une taxe sur les
    carburants. Egalement celles qui portent sur des services rendus, ainsi l’enlèvement des déchets
    ménagers , l’accès à l’eau potable. Certains pays créent aussi des « redevances » affectées à des
    objectifs précis, par exemple la distribution de l’eau potable.
    Dans certains pays une participation est demandée pour le financement des infrastructures
    routières, en particulier aux poids lourds, y compris étrangers en transit sur un territoire. Se
    multiplient aussi des vignettes pour entrer dans certaines villes, elles sont alors liées aux degrés de
    pollutions des automobiles.
    Par rapport à ces taxes et à d’autres le débat porte souvent sur les redevables et le critère de la justice
    sociale et fiscale est là.
    H- Des créations massives d’emplois
    Nous proposerons tour à tour
    Les deux façons d’envisager les créations d’emplois dans l’écologie(1),
    De gigantesques créations d’emplois par des moyens écologiques (2)
    35
    De gigantesques reconversions par des moyens écologiques et pacifiques(3)
    Ces actions seront articulées avec des moyens justes (4),
    Un moyen global et spécifique : les relocalisations (5).
    1-Il y a deux façons d’envisager les créations d’emplois dans l’écologie.
    Ou on les envisage à l’image d’un saupoudrage plus ou moins vert plus ou moins important ,
    mais dans les mêmes logiques et les mêmes moyens productivistes. Dans cette hypothèse les
    créations resteront faibles ou dérisoires par rapport à ce qu’elles devraient et pourraient être .
    Ou on les englobe dans une remise en cause générale du productivisme à partir de véritables
    moyens écologiques. Dans cette hypothèse les créations peuvent devenir massives.
    Selon le rapport 2014 de l’Agence internationale des énergies renouvelables fin 2013 il y avait près
    de 6,5 millions d’emplois au niveau mondial dans l’éolien, le solaire, la biomasse,
    l’hydroélectricité…Cette même agence en juin 2019 affirme dans un communiqué d’une « forte
    création d’emplois dans le domaine des énergies renouvelables. » Onze millions de personnes à
    travers le monde travaillent dans ce secteur, et 700 000 nouveaux emplois ont été créés en 2018.
    A notre avis ces créations, que certains qualifieront d’historiques, correspondent à une toute petite
    partie d’un énorme potentiel.
    Il y a trois séries de phénomènes qu’il faudrait mettre en oeuvre sur une période allant probablement
    de 2020 à environ 2040 -50 : de gigantesques reconversions par des moyens écologiques et
    pacifiques(2), de gigantesques créations par des moyens écologiques et pacifiques (3), de
    gigantesques créations par des moyens justes(4) .
    2- A titre indicatif ces créations écologiques gigantesques se feront dans
  • les bâtiments publics et privés (isolation, végétalisation, nouveaux types de chauffage…) Cette
    isolation et des moyens qui l’accompagneront devraient être soutenues par des subventions
    massives.
    -les énergies renouvelables : solaire(l’énergie solaire thermique et l’énergie photovoltaique ),
    éolienne (sur terre, en mer, et en montagne), hydraulique (barrages hydroélectriques des rivières et
    des fleuves, énergie formée par le mouvement des vagues et des marées, courants sous-marins et
    l’énergie hydrolienne, énergie thermique des mers produite par les différences de température ,
    énergie osmotique en mélangeant de l’eau douce et de l’eau de mer) ( biomasse qui vient du bois et
    des déchets, La géothermie c’est-à-dire cette source d’énergie contenue dans le sol .
  • l’agriculture paysanne et biologique,
    -les transports écologiques,
  • la revitalisation de régions dégradées,
    -les travaux contre des effets de la montée des eaux,
    36
    -l’assistance aux catastrophes écologiques,
    -l’éducation à l’environnement…
    3-De gigantesques reconversions par des moyens écologiques et pacifiques
    -Les reconversions de modes de production, de consommation et de transports écologiquement non
    viables vont entrainer celles de très nombreux personnels dans tous les pays.
    -Les reconversions des recherches, des industries, des administrations d’armements, et d’autres
    activités vont entrainer celles de très nombreux personnels dans tous les pays.
    -Elles se feront dans des domaines écologiques et pacifiques les plus proches si possible, et
    principalement dans des domaines différents.
    4– Ces actions seront articulées avec des moyens justes parmi lesquels
  • le revenu universel d’existence,
  • les réductions du temps de travail,
  • de grands travaux communs pacifiques, sociaux et écologiques ,
    -la santé publique,
    -l’éducation,
    -la recherche publique,
    -les services aux personnes dépendantes…
    Tous ces moyens et d’autres contribueraient à donner le jour à des créations massives d’emplois.
    5-Un moyen global et spécifique : les relocalisations
    -Le contexte global des relocalisations.
    Le libre-échange est un des piliers de la mondialisation productiviste. La libre circulation des biens
    et des services, des capitaux et des investissements profite souvent aux dominants. Des accords
    commerciaux bilatéraux et multilatéraux sont négociés et conclus , ils soumettent des règles sociales,
    sanitaires et environnementales au bon vouloir de firmes multinationales de pays du Nord.
    Ces accords seront remis en cause. Les échanges internationaux doivent devenir des instruments
    d’objectifs économiques, sociaux environnementaux définis démocratiquement.
    La relocalisation des économies est liée en particulier à des politiques de souveraineté
    alimentaire, sanitaire et énergétique.
    37
    Les échanges Nord-Sud se feront en particulier à partir d’un traité international sur le statut des
    matières premières et sur la primauté du respect de la santé et de l’environnement.
    Les échanges internationaux à longue distance ont un coût écologique élevé en raison de
    transports qu’ils demandent. Ils entrent donc dans une période où leur nécessité sera contrôlée. Ces
    échanges ne doivent pas être ceux de concurrence et de dominations mais ceux de coopérations.
    -Les aspects positifs des relocalisations
    -Elles participent aux réductions d’émissions de CO2.
    -Les relocalisations d’activités, dans l’industrie, dans l’agriculture et les services a de multiples
    aspects positifs. Elles doivent permettre
    de diminuer des déplacements et les transports de marchandises,
    de créer une meilleure autonomie face aux marchés internationaux,
    de sécuriser des approvisionnements,
    de reprendre le contrôle sur les modes de production
    de contribuer à une transition écologique et sociale des activités en limitant des transports émetteurs
    de carbone,
    de bénéficier de taxes sur les kilomètres parcourus,
    enfin de créer des emplois.
    -Quelques moyens relatifs aux localisations
    -Il s’agit de construire des territoires résilients, en matière d’alimentation en eau, en agriculture, en
    matériaux de construction, en énergie, en artisanat de produits essentiels, enfin en matière de santé
    en particulier de matériels médicaux et de médicaments.
    -Face aux catastrophes écologiques les résiliences des territoires (communes, départements,
    régions…) des villes et des villages sera vitale.(Voir sur ce blog nos articles sur l’assistance
    écologique)
    -Parmi le contrôle sur les modes de production, par exemple celui de médicaments, de matériels
    médicaux,
    -Un des moyens de contribuer à la relocalisation
    serait la création d’une taxe kilométrique pour les exportations et les importations sur les
    transports de marchandises qui serait proportionnelle aux distances parcourues
    -Les initiatives se multiplient pour mettre en oeuvre des circuits courts entre producteurs et
    consommateurs locaux .D’un côté un revenu stable, de l’autre une qualité et une diversité des
    produits.
    -Pouvant se rattacher aux délocalisations on peut ajouter les systèmes d’échanges locaux (SEL) qui
    sont des solidarités économiques territoriales et les monnaies complémentaires créées par des
    38
    associations ou des collectivités territoriales.(Voir Petit manuel de la transition, éditions Les liens
    qui libèrent, Attac,2016).
    -L’association Alternatiba, qui avait présenté des centaines d’initiatives environnementales et sociales
    locales (en particulier lors des festivals organisés à Limoges en 2015 et 2017), a mis en ligne une
    plate-forme pour relocaliser certains secteurs économiques stratégiques en France et en Europe,
    notamment dans les secteurs de la santé, de l’alimentation et du textile.
    I-Un ralentissement déterminant de l’explosion démographique mondiale
    (Sur les rapports « Paix-Démographie » on peut lire le dossier que l’auteur de cet article avait
    dirigé dans la revue Damoclès, n°62, 3ème trimestre 1994.) De même que le dossier dirigé par
    l’auteur de cet article, sur les rapports « Paix-Environnement », dans la même revue Damoclès,
    n°52 mars 1992.Ils sont anciens mais encore intéressants.)
    Trois points envisagés ici :
    Un rappel de la situation démographique mondiale(1),
    Les effets catastrophiques de l’explosion démographique(2),
    Un contrôle des naissances nécessaire pour contribuer à ralentir l’explosion
    démographique(3).
    1-Un rappel de la situation démographique mondiale
    L’explosion démographique est un phénomène qui continue depuis 1800
    Il a fallu 2 millions d’années pour arriver au premier milliard d’habitants en 1800, il a fallu
    seulement 210 ans pour avoir une population sept fois plus élevée, sept milliards d’habitants en
    2011.
    Aujourd’hui en 2019 l’explosion démographique est toujours impressionnante
    L’explosion continue, en janvier 2019 il y avait 7,63 milliards d’habitants,
    De façon peut-être plus parlante, chaque seconde en 2018 : 4,4 naissances, 1,8 décès, donc un
    accroissement de 2,6 ; chaque jour approximativement 380000 naissances, 156000 décès, donc
    un accroissement de 224000 personnes, (soit l’équivalent de Limoges et de son agglomération, ou
    d’un peu moins que la ville de Montpellier),
    39
    En 2019 l’accroissement journalier de la population mondiale est de l’ordre de 244.000
    personnes.
    Chaque année à peu près 139 millions de naissances, 57 millions de décès, soit un accroissement de
    82 millions de personnes de la population mondiale.
    La Chine (1,38 milliard d’habitants), qui depuis 36 ans avait organisé la politique de l’enfant unique,
    a décidé d’y mettre fin à partir de 2016, les couples peuvent avoir deux enfants. La population
    indienne (1,31 milliard) dépassera celle de la Chine. Quelles sont les prévisions? En 2022 ce serait
    l’égalité à 1,4 milliard, puis en 2030 l’Inde serait à 1,5 et la Chine à 1,4. Début 2016, la Chine
    représente 19% de la population mondiale et l’Inde 18%, soit à elles deux plus du tiers de la
    population mondiale (37%).
    Les prévisions des Nations Unies de 2019 prévoient deux milliards de personnes de plus sur la
    Terre dans trente ans, en 2050
    C’est en 1981 que les Nations unies ont publié les premières projections de population allant jusqu’en
  1. Elles annonçaient alors 10,5 milliards d’êtres humains sur la planète en 2100 dans leur
    scénario moyen. Les rapports se sont succédés, les deux derniers sont de 2017 et 2019.
    Dans le rapport de 2017 les Nations Unies affirmaient qu’ en 2050 il y aurait en principe de l’ordre
    de 9,8 milliards d’habitants, la population mondiale ralentirait ensuite puisqu’ en 2100 il devrait y
    avoir (?) 11,2 milliards de terriens (soit 300 millions de plus que la prévision faite en 2012 par les
    Nations Unies.)
    Dans le rapport de 2019 sur les « Perspectives de la population dans le monde » (Nations Unies
    Département des affaires économiques et sociales, 17 juin 2019) il est affirmé que
    « Le nombre d’habitants sur la Terre devrait passer de 7,7 milliards aujourd’hui en 2019 à 9,7
    milliards en 2050, et la population mondiale pourrait atteindre près de 11 milliards de
    personnes en 2100. »
    C’est donc légèrement moins que les prévisions de 2017 (9,7 au lieu de 9,8 en 2050 et 11 au lieu de
    11,2 en 2100.)
    A cela pour l’essentiel le rapport « a également confirmé que la population mondiale vieillissait en
    raison d’une espérance de vie croissante et de la baisse des taux de fécondité, et que le nombre de
    pays connaissant une réduction de la taille de la population augmentait. »
    « La moitié des 2 milliards de personnes supplémentaires prévues sur les 30 prochaines années
    viendra de neuf pays : l’Inde, le Nigéria, le Pakistan, la République démocratique du Congo,
    l’Éthiopie, la Tanzanie, l’Indonésie, l’Égypte et les États-Unis. »
    « Le rapport indique que l’Inde devrait dépasser la Chine en tant que pays le plus peuplé du monde
    aux alentours de 2027 et que la population d’Afrique subsaharienne devrait doubler d’ici 2050
    (augmentation de 99%). »
    « Le taux de fécondité mondial, qui est passé de 3,2 naissances par femme en 1990 à 2,5 en 2019,
    devrait encore reculer à 2,2 en 2050. »
    De nombreux auteurs confirment que l’explosion démographique va ralentir.
    40
    Dans un article « La population mondiale est-elle sur le déclin ? »(Simon Brunfaut, L’Echo,10 mai
    2019) on constate que beaucoup de démographes affirment que ce ralentissement va arriver, par
    exemple un démographe connu et, d’autre part des auteurs non démographes moins connus .
    Le démographe Hervé Le Bras déclare : « Entre 1970 et 1975, la croissance de la population
    mondiale était de 2,1%, aujourd’hui elle est de 1,1%. On estime qu’entre 2060 et 2070, il devrait y
    avoir une stabilisation. C’est pourquoi on pense qu’en 2100, il devrait y avoir entre 8 milliards et 10
    milliards d’individus sur Terre. La croissance se tasse, mais perdure. « 
    Dans leur ouvrage « Empty Planet: the shock of global population decline »(Crown Publishing
    Group, New York, 2019) , John Ibbitson et Darrell Bricker, sont catégoriques :
    « Dans une trentaine d’années, la population mondiale commencera à décliner. Une fois que le déclin
    aura commencé, il ne s’arrêtera plus ». Ce phénomène est en route : « La population décline dans deux
    douzaines d’États actuellement. En 2050, ce sera trois douzaines. Certains pays perdent des
    populations chaque année: Japon, Corée, Espagne, Italie et Europe de l’Est. » »La Chine va voir sa
    population décroître dans quelques années. Vers le milieu du siècle, le Brésil et l’Indonésie suivront.
    Même l’Inde, qui sera bientôt le pays le plus peuplé au monde, va voir sa population se stabiliser
    dans une génération, et ensuite décliner », analysent encore les auteurs.
    Après avoir atteint un pic de 9 milliards d’individus entre 2040 et 2060, il ne devrait plus y avoir
    « que » 7 milliards d’êtres humains sur Terre en 2100. On est donc loin des 11 milliards prévus par les
    Nations Unies.
    La vérité est qu’il peut y avoir des imprévus. Et les multiples causes pouvant, elles aussi, varier.
    Les quatre premières causes du ralentissement démographique à venir sont connues :
    un pouvoir des religions moins important lequel subordonnait les femmes aux hommes,
    une émancipation féminine grâce à l’accès à l’ éducation , donc une plus grande autonomie qui
    influence le nombre d’enfants qu’elles veulent avoir,
    un développement de divers pays et l’on sait que « le meilleur anticonceptionnel c’est le
    développement » affirmait une conférence mondiale sur la démographie,
    enfin un développement des moyens contraceptifs.
    Les deux dernières causes du ralentissement démographique à venir sont moins connues :
    une baisse de la fertilité due à la détérioration de l’environnement de l’environnement. De façon
    plus précise la présence de pesticides, la pollution atmosphérique, l’exposition aux métaux lourds
    entrainerait une baisse de la qualité du sperme, une dérégulation des cycles et une augmentation du
    nombre de fausses couches. De même seraient incriminés les antennes relais, les téléphones mobiles
    et les ordinateurs portables…
    La dernière cause soulignée par certains est relative à l’enfant des villes qui devient
    économiquement plus lourd que celui des campagnes lequel était souvent un atout économique.
    2-Les effets catastrophiques de l’explosion démographique
    41
    « La plupart des populations à la croissance la plus rapide se trouvent dans les pays les plus pauvres,
    où la croissance de la population pose de nouveaux défis pour l’éradication de la pauvreté,
    l’égalité, la lutte contre la faim et la malnutrition et le renforcement de la couverture et de la
    qualité des systèmes de santé et d’éducation afin que personne ne soit laissée pour compte »
    déclarait le Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires économiques et sociales dans un
    communiqué sur le rapport de 2019 cité plus haut.
    De façon à la fois plus globale et plus précise :
    Les effets sur l’environnement sont criants. Il s’agit de l’une des causes de l’accélération des
    changements climatiques. Il s’agit d’un poids sur les écosystèmes. . Cette croissance a engendré une
    plus forte pollution des terres, lacs, rivières, océans, ainsi qu’une surpopulation urbaine et une
    demande élevée en terres agricoles et ressources en eau douce, qui a empiété sur les écosystèmes
    naturels.
    Les effets sur la justice sont clairs. Les situations de pauvreté et de misère se multiplient.
    Entre 1960 et 2000, la population mondiale a doublé, passant de 3 milliards à 6 milliards d’habitants.
    Les famines ont tué plusieurs millions de personnes au cours de ces quatre décennies. Au sein des
    pays en voie de développement, la croissance démographique rapide a exposé davantage les
    populations pauvres aux pollutions, inondations, sécheresses, et autres catastrophes naturelles.
    Les effets sur la paix sont aussi présents. A partir des injustices les violences de toutes sortes
    s’aggravent.
    Les effets sur la démocratie existent eux aussi. Les difficultés pour administrer de grandes
    populations contribuent aux populismes et aux régimes devenant autoritaires.
    Un exemple illustre toutes ces difficultés, c’est celui de l’habitat. La situation mondiale de
    l’habitat est liée en particulier à cette explosion démographique, le monde s’urbanise, multiplie les
    mégalopoles, se bidonvillise, se fragilise.
    En 1900 10 % de la population mondiale vivait en ville, en 1950 30% , en 2007 50% .En 2018 il y
    avait 55% de citadins, en 2050 en principe( ?) 68% de personnes vivraient en ville.
    La grande ville est devenue le lieu de multiples fractures sociales, écologiques. Elle est le plus
    souvent méga polluante. Les mégapoles sont, pour une part plus ou moins importante, des lieux de
    pauvretés, de misères, de solitudes, de violences, de compétitions, de rythmes de vies effrénés, de
    démocraties en difficultés.
    3-Un contrôle des naissances nécessaire pour ralentir l’explosion démographique
    Les deux positions par rapport à la démographie à venir
    Soit on attend le ralentissement qui a donc toutes les chances de se produire à partir de 2050.
    Soit on pense qu’il faut, d’ores et déjà, agir pour ralentir la croissance démographique,
    pourquoi ?
    Parce que dans 30 ans les deux milliards d’habitants supplémentaires seront une autre
    catastrophe environnementale et sociale gigantesque. On ne peut attendre le ralentissement
    dans trente ans, la débâcle écologique serait alors de plus en plus irréversible.
    Un ralentissement volontaire de 2020 à 2050.
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    -Il faut ralentir l’explosion démographique (4,4 naissances chaque seconde) au niveau mondial
    et lutter contre la misère qui l’accompagne.
    -Il s’agit de mettre en oeuvre, de façon organisée et planifiée, un ralentissement de
    l’explosion démographique mondiale en soutenant cette politique là où ce sera nécessaire.
    -Il ne s’agit pas de promouvoir des mesures coercitives de contrôle démographique.
    -Il s’agit d’une sensibilisation en particulier autour du lien entre le nombre d’enfants dans la
    famille et la durabilité écologique.
    -Il s’agit de favoriser au maximum l’accès à un service de planification familiale basé sur des
    droits reconnus et sur des choix volontaires.
    -Retarder le début du mariage et de la maternité peut contribuer à réduire le taux de croissance
    de la population.
    -Les Etats développés doivent intensifier leur soutien financier aux programmes de planification
    familiale des gouvernements des pays en développement qui le demandent, de même pour le
    soutien financier des organisations internationales et non gouvernementales compétentes.
    -Il s’agit d’encourager les gouvernements de l’ensemble des pays à considérer leurs
    programmes de planification familiale comme partie intégrante de leur politique en matière
    d’environnement et de leur politique sociale.
    -…et d’ autres mesures écologiques contribuant à la protection de l’environnement.